Quinquennat ou septennat, le débat qui faisait rage a tenu en haleine les Sénégalais depuis près de quatre ans. Mais au moment de trancher, beaucoup ont préféré vaquer à leurs occupations que d’écouter le discours du chef de l’Etat.
Ce mardi, le président Sall a fait face à la population sénégalaise pour parler des prochaines échéances électorales. Peu avant 20 heures, certaines rues dakaroises étaient presque vides. Peu de personnes circulaient. A Bountou Pikine, dans la balieue dakaroise, des voix se faisaient entendre de partout. Les vendeurs de bananes, pour écouler leurs marchandises chantonnaient «banana ya ngui aywa banana sam deux cent, sam cinq cent». Les vendeurs de goyaves, mandarines et autres fruits faisaient pareils.
A côté, les cars rapides avec des klaxons qui raisonnaient de partout, cherchaient vainement de nouveaux clients. Les apprentis des cars s’écriaient «Texaco, tali boumack, sandica, Guédiaway» entre autre quartiers à desservir. Un peu plus loin, au cœur du quartier de Darou, le silence est quasi absolu. Assis dans les salons, ils étaient peu à écouter le discours du président Sall. Pour la majorité qui suivait la League des champions dont le match phare opposait le Paris Saint-germain à Chelsea, il n’y a rien à tirer des promesses des politiciens.
Selon certains, ils n’ont pas voulu s’attardaient à la déclaration du Président car, ils estiment que, ce dernier va se dédire comme le font les politiciens qui ne sont là que pour leur propre intérêt. Prenant le contre-pied de ces férus du ballon rond, Jean Pierre (Thiampou) estime qu’écouter son président parler est un devoir pour tout citoyen car il y va de l’intérêt de toute la nation. «J’ai zappé le match pour écouter la version de Macky Sall pour savoir s’il va tenir parole ou bien, savoir s’il va suivre les conseils du Conseil constitutionnel», explique-t-il. Trouvé dans une salle de gym avec une tenue de sport, des baskets corde entre les mains entrain de sautiller, Toumani Diallo, le gérant de la salle clame : «J’ai écouté la déclaration du président parlant du référendum. Si les jeunes n’ont pas suivi la déclaration du président de la République, c’est parce les politiciens ont tendance à dire des choses qu’ils ne font pas. Il y a aussi le match de football qui se passait, et cela pouvait être un facteur pouvant les inciter à ne pas écouter le président. Pour moi tout ce qui concerne le pays doit être prioritaire parce que c’est notre avenir qui est en jeu. Donc moi je pense que tout le monde devait l’écouter pour après donner son avis sur la constitution. Pourtant, au moment de la déclaration, je travaillais mais cela ne m’a pas empêché de l’écouter». A en croire ces citoyens, les politiciens doivent prôner une politique de développement pour un Sénégal meilleur et parler moins.