Porter la production avicole à 200 millions de poussins dans les prochaines années. C’est l’ambition des acteurs de la filière. Ces derniers, qui participaient à la troisième édition du week-end du poulet ont échangé sur les difficultés du secteur.
Et il relève des analyses que le secteur souffre plus des problèmes au niveau de la commercialisation qu’autre chose. Car, soutiennent-ils, la production se porte très bien. En 2005, la production avicole a été estimée à hauteur de 7 millions de poussins au niveau national alors qu’en 2015, la capacité de production se situerait à 30 millions de poussins.
Selon Papa Bacary Coly, membre du comité d’organisation et chargé à la communication de la Fédération des acteurs de la filière avicole (Fafa), le secteur évolue en dents de scie. «Il arrive des moments où il y a une surproduction sur le marché et d’autres où le poulet se fait désirer», a-t-il indiqué. Ainsi, il estime que l’organisation de ce genre d’évènement est une occasion pour les acteurs de la filière d’échanger pour trouver des solutions à l’ensemble des difficultés qui gangrènent le secteur. Mais aussi, soutient-il, de promouvoir la filière qui reste confrontée à beaucoup de problèmes. «Il faudrait en 2020 qu’on soit compétitif pour nous préparer au marché international et mettre tous les atouts de notre côté pour pouvoir vendre mais aussi sécuriser notre production», a-t-il souligné. En clair, il renseigne que le secteur doit être compétitif avant l’application des Accords de partenariat économique (Ape) entre les pays africains et ceux de l’Union européenne. D’où la nécessité, selon M. Coly, pour les acteurs de réguler le secteur notamment, au niveau de la production. Cela, note-t-il, en rendant disponible les produits sur les marchés au niveau national en quantité et en qualité. Et surtout, à des prix abordables pour le consommateur. «Nous participons à hauteur de 17% du Produit intérieur brut du secteur de l’élevage avec un chiffre d’affaires qui tourne autour de 140 milliards de francs Cfa. Notre objectif n’est pas de se limiter aux 30 millions de poussins produits au niveau national, mais d’arriver à 100 millions, voire même 200 millions de poussins. Et c’est possible», a-t-il relevé. A l’en croire, dans les pays comme le Maroc, la consommation moyenne de poulet est de 18 kilogrammes par habitant et par an tandis qu’au Sénégal, elle tourne autour de seulement 4 kilogrammes de poulets par personne et par an. Suffisant pour l’aviculteur de soutenir que les acteurs de la filière disposent d’une large marge de manœuvre pour rendre dynamique la filière avicole du pays.