Il l’a fait. Beaucoup n’y croyaient pas, mais il l’a fait. Le président Macky Sall a marché sur les traces de son prédécesseur. Son « wax waweet» est aussi retentissant. Malgré ses appels répétés exhortant ses partisans à clore le débat sur la réduction de son présent mandat, Macky SALL écarte tout respect de son engagement. Pour le faire le président de la République a habillé renoncement, faisant du Conseil constitutionnel le parfait bouc-émissaire. « Se fondant sur l’histoire constitutionnelle de notre pays et l’expérience d’autres Etats partageant la même tradition juridique, le Conseil constitutionnel considère que le mandat en cours au moment de l’entrée en vigueur de la loi de révision, dont la durée, préalablement fixée dans le temps, et par essence intangible, est hors de portée de la loi nouvelle ». Pour davantage mouler son échappatoire, le chef de l’Etat ajoute : « S’agissant des dispositions non susceptibles de révision, le Conseil juge nécessaire de réduire la liste des matières concernées».
Le Conseil constitutionnel plus souverain que le peuple
Si le Conseil constitutionnel, dont l’avis qui s’est mue en décision, était prévisible, la réplique de Macky SALL l’a été moins. « J’entends me conformer à la Décision du Conseil constitutionnel », a annoncé Macky SALL. Et, pour davantage fermer la porte, il renchérit : « Les décisions du Conseil constitutionnel ne sont susceptibles d’aucune voie de recours. Elles s’imposent aux pouvoirs publics et à toutes les autorités administratives et juridictionnelles».
Macky SALL consacre ainsi la suprématie du Conseil constitutionnel sur le peuple sénégalais. Car, la Constitution dont il est le gardien stipule à son article 51 que : « Le Président de la République peut, après avoir recueilli l’avis du Président de l’Assemblée nationale et du Conseil constitutionnel, soumettre tout projet de loi constitutionnelle au référendum ».
Il est clair, au vu du texte fondamental régissant la marche de la République, que Macky SALL a tenu en haleine les Sénégalais pendant quatre ans sur un engagement dont il était sûr de la non-application.
En fin de compte, ne dit-on pas que les promesses n’engagent que ceux qui y croient, à plus forte raison celles faites par les politiciens.