Le Conseil constitutionnel devait rendre au plus tard hier, dimanche 24 février 2016, son avis sur le projet de réforme constitutionnelle qui lui avait été soumis par le président de la République le 14 janvier dernier. A cet effet, ses membres se sont réunis au siège de la juridiction sis aux Almadies, vendredi dernier. Mais jusqu’à 2 heures du matin, ils n’avaient pas encore terminé leurs délibérations.
En conséquence de quoi, les cinq «Sages» se sont retrouvés à nouveau le lendemain samedi, jusqu’à 16 heures. Aussitôt après avoir pris leur décision, le document a été envoyé au Palais présidentiel, comme les y obligent les textes de loi qui régissent les décisions rendues par le Conseil constitutionnel.
Ceci, dit-on, «pour réserver la primauté de leurs décisions au président de la République». Dès l’accusé de réception du colis par les services du Palais présidentiel, ils sont cependant tenus de rendre publiques leurs décisions par voie d’affichage au tableau réservé à cet effet au siège de la juridiction, ainsi que cela ressort des textes de loi régissant le Conseil constitutionnel. Seulement voilà : jusqu’à hier soir, l’avis reçu la veille, à 16 heures, au Palais de la République, n’était pas affiché au siège du Conseil sis aux Almadies.
Et il n’a pas, non plus, été rendu public par voie de presse. Pire, les «5 Sages» ont pris la décision surprenante de le rendre confidentiel, violant ainsi délibérément les textes de loi régissant le Conseil constitutionnel qui leur fait obligation de rendre public leurs avis en la matière.