Les avocats d’Hissène Habré reprochent à certaines autorités judiciaires sénégalaises d’avoir déclaré que leur client sera condamné à la perpétuité. «Mbacké Fall parle librement parce que c’est Sidiki Kaba qui lui dicte ce qu’il dit», a accusé Me François Serres lors d’une conférence de presse tenue hier.
Les conseils de l’ex-homme fort de N’Djaména disent ne pas reconnaître le Tribunal spécial qui, selon eux, a un caractère «illégitime» et «illégal». «Nous avons démontré les innombrables violations dans la conduite de l’instruction, qui ont engendré une procédure d’audience inéquitable et qui n’ont laissé aucune place pour une défense respectueuse des droits de l’accusé et de ses avocats», ont-ils laissé entendre. La plainte des victimes contre Deby s’est invité aux débats.
Les avocats de Habré ont expliqué le bienfondé de cette initiative, de par ses fonctions occupées pendant le régime de Habré par le Président tchadien. «C’est la raison pour laquelle certains parlent de procès impossible», ont soutenu la défense. Toutefois, les avocats ont reproché au procureur général des Chambres africaines d’avoir mis sous le coude cette plainte. Pour eux, la plainte contre Déby est toujours sur la table du Parquet général du Tribunal spécial qui la bloque. «Le mandat qui est vidé de son sens, les responsables qu’on bloque au Tchad, Idriss Déby qu’on protège en tant que bailleur de fonds principal de cette comédie». Le procès d’Hisséne Habré reprend, lundi prochain, au palais de justice de Dakar.