Les découvertes du pétrole et de gaz au Sénégal n’emballent pas certains acteurs de la société civile notamment, le Forum civil. Birahim Seck, membre du Conseil d’administration de la section sénégalaise de Transparency international, soupçonne un parfum de corruption. Lors de son passage, hier, à l’émission Grand Jury, il est revenu sur les incohérences notées dans le processus.
La section sénégalaise de Transparency international, le Forum civil soupçonne un vaste complot et une corruption dans les récentes découvertes de pétrole et de gaz au large des côtes sénégalaises. Invité de l’émission Grand Jury de la Rfm, Birahim Seck, membre du Conseil d’administration du Forum civil, la section sénégalaise de Transparency international, a soutenu que les Sénégalais ne doivent pas être euphoriques avec la découverte annoncée de gaz dans le pays.
Selon l’ancien membre du conseil de régulation et du comité de règlement des différents de l’Autorité de régulation des marchés publics (Armp), ce gaz a une parfaite relation avec l’affaire Petro Tim. D’ailleurs, il s’étonne sur le fait que les Sénégalais aient tendance oublier très vite les choses. Il a rappelé que Petro Tim avait bénéficié d’un contrat d’exploration et d’exploitation du pétrole au niveau de Saint-Louis Offshore et Cayar Offshore par un décret présidentiel du 3 juin 2012. Ainsi, Petro Tim avait 90 % et l’Etat du Sénégal 10 % à travers Petrosen. Mais le hic, selon M. Seck, est que le 3 avril 2014, Petro Tim a cédé à Timis Corporation, les 90 %. Cela, regrette-t-il, c’est comme si par l’exemple, Petro Tim était une société écran.
Non sans signaler que Timis Corporation appartient à l’homme d’affaires roumain Frank Timis collaborateur du gérant de Petro Tim, Alioune Sall, qui n’est personne d’autre que le frère du président de la République, Macky Sall. Suffisant pour Birahim Seck de soutenir que l’actuel chef de l’Exécutif était bel et bien au courant des différents gisements et potentialités que le Sénégal devait disposer en matière de cadastre pétrolier. «Les choses se sont très vite passées.
Nous, nous soupçonnons qu’il y ait un délit d’initié. N’oubliez pas notre président était directeur de Petrosen. Il était aussi le ministre de l’Energie. Donc, il était en parfaite connaissance des différents gisements ou des potentialités dont le Sénégal disposait en matière de cadastre pétrolier. Et subitement on donne 90 % à son frère à travers Petro Tim qui partage les 90 % avec Timis Corporation qui vend à hauteur de 200 milliards de francs Cfa à Kosmos Energy qui commence à exploiter», a déclaré M. Seck. Tout en assurant qu’il ne s’agit aucunement d’une insinuation mais d’une réalité. «Je ne sais pas s’il (Macky Sall) est au centre de tout ou pas. En tout cas, il a signé et approuvé le décret qui a donné à Petro Tim le droit d’exploration et d’exploitation du 3 juin 2012 », a-t-il précisé.
Birahim Seck a, en outre, relevé que l’exploitation de ces gisements nécessite des préalables pour assurer une bonne gouvernance des retombés. Il est d’avis que le travail qui est en train d’être effectué par l’administration n’est ni inclusif encore moins transparent. «Ils (les gouvernants) ont tendance à chanter le code de transparence mais on leur demande de publier les protocoles et les contrats qui engagent l’Etat du Sénégal. Aujourd’hui, on dit que le Sénégal aura du pétrole et du gaz mais le code pétrolier de 1998 n’est pas modifié. Le code minier également de 2003 n’est pas modifié. L’Itie qui est mis en place aujourd’hui, par le président de la République n’est pas appliquée», fait-il remarquer. A l’en croire, que ce soit Suneor, Transrail ou d’autres, il y a besoin pour l’Etat du Sénégal d’être transparent.