Classée parmi les régions des plus pauvres du Sénégal, Fatick fonde beaucoup d’espoir sur l’exploitation du pétrole de la pointe de Sangomar. A Fatick, l’exploitation prochaine du pétrole de la pointe de Sangomar suscite beaucoup d’espoir. Peuplée de plus de 700 mille âmes, dont 78 % ont moins de 35 ans, Fatick, qui fait partie des régions des plus pauvres du Sénégal, avec un taux de pauvreté estimé à 61,8 % selon le recensement de 2011, espère tirer les dividendes de cet or noir.
«Nous partageons la zone pétrolière avec le département de Foudiougne, c’est pourquoi nous attendons beaucoup de l’exploitation du pétrole», affirme Omar Sène, le président du conseil départemental de Fatick.
«Le conseil départemental a délibéré et a donné un avis favorable pour l’exploitation du pétrole offshore de Sangomar, car nous fondons beaucoup d’espoir sur l’exploitation de ce pétrole», renchérit Omar Diouf, le secrétaire général du conseil départemental de Fatick qui reconnaît tout de même que le conseil départemental n’a pas signé de contrat avec la société pétrolière. «Nous pensons que l’exploitation du pétrole va créer beaucoup d’emplois. Mais nous attendons surtout des compensations en faveur des collectivités locales. Car, nous espérons que l’Etat a signé un contrat pour le bénéfice des collectivités locales», poursuit-il. «Nous faisons partie des régions les plus pauvres, mais la tendance va se renverser. Fatick est en train de vivre l’émergence», dit-il encore, indiquant que la ville compte aussi sur d’autres ressources pour sortir la tête de l’eau.
Selon lui, il y a un projet russe de construction d’une unité industrielle spécialisée dans la volaille et un autre pour la modernisation de l’exploitation de l’or blanc de la région: le sel.
Outre ces projets industriels, la région espère aussi maximiser les autres ressources, en particuliers l’agriculture. En effet, avec près de 200 mille hectares de terres cultivables, la région a un potentiel agricole non négligeable. «Fatick est la première région productrice de mil. Notre région est également la deuxième productrice de riz. La production arachidière est aussi importante. Nous avons aussi des potentiels touristiques», indique encore le secrétaire général du conseil départemental de Fatick.
Cependant, même s’ils comptent sur le pétrole pour que leur localité aperçoive le bout du tunnel, les responsables départementaux de Fatick demandent au pouvoir de prendre toutes les «précautions» pour éviter la pollution de la pointe de Sangomar, connue pour sa diversité faunique. «Nous avons une préférence pour les énergies renouvelables. Ce que l’Etat a signé avec la compagnie pétrolière ne nous regarde pas, mais les pouvoirs publics doivent faire en sorte que cette dernière s’engage à respecter notre environnement», soutient Omar Sène qui veut l’application du principe pollueur/payeur. Il réclame des compensations en faveur des populations riveraines. «La société pétrolière doit payer des taxes pour promouvoir l’éducation et la santé des populations impactées par l’exploitation de ce pétrole», plaide le président du conseil départemental.