En 2016, l’amplitude du phénomène climatique El Niño met en péril la santé de 60 millions de personnes vivant dans les pays en développement à haut risque, a annoncé l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
“L’Enfant” terrible. Le phénomène climatique El Niño fait référence à l’enfant Jésus car il se forme à la saison de Noël. Il s’agit d’un facteur qui contribue aux conditions météorologiques extrêmes. Il naît dans le centre-est du Pacifique et affecte la pluviométrie et les températures de la planète entière. Cette année, El Niño est extrême et rappelle l’épisode de 1997-98 dont les conséquences sur la santé ont été dramatiques dans les régions tropicales.
C’est pourquoi l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a annoncé le 22 janvier 2016 que ce phénomène menaçait la santé de 60 millions de personnes. “De l’Ethiopie à Haïti et à la Papouasie-Nouvelle Guinée, nous constatons les dommages causés par El Niño et nous pensons que l’impact sur la santé publique est susceptible de continuer à se faire sentir tout au long de 2016, même après qu’El Niño se soit affaibli” a déclaré le docteur Richard Brennan, directeur du département de gestion des risques de l’OMS dans un communiqué.”Afin de prévenir des décès et des maladies évitables, les gouvernements doivent investir dès maintenant pour accroître leur niveau de préparation et renforcer leurs efforts de réponse” a-t-il ajouté.
Sécheresse, inondation, pénurie alimentaire et épidémies
Concrètement, l’OMS redoute des graves sécheresses, des inondations, des pluies torrentielles et des hausses de températures qui conduiraient à des situations d’insécurité alimentaire et de malnutrition, à des épidémies (choléra, paludisme, fièvre de la Vallée du Rift…) et à des pénuries d’eau. Les zones les plus touchées par El Niño sont les régions tropicales, où les pays en développement possèdent des structures de santé insuffisantes face à de tels risques.
Ainsi, les demandes de soutien financier faites par sept pays à risque (Ethiopie, Lesotho, Kenya, Papouasie-Nouvelle Guinée, Somalie, Tanzanie et Ouganda) ont déjà atteint 76 millions de dollars. Et d’autres pays exposés devraient également solliciter une aide financière. Cette dernière sera consacrée à fournir des services de santé supplémentaires aux personnes nécessiteuses, en instaurant une surveillance accrue, des vaccinations d’urgence et en procurant des soins aux enfants gravement malnutris.