L’Union démocratique des travailleurs du Sénégal (Udts) a estimé que les pouvoirs publics accordent peu d’intérêts au secteur informel qui fournit 97 % des emplois. C’était lors d’une journée de réflexion qui s’est déroulée à Pikine.
Le secteur informel fournit 97 % des emplois et contribue plus de 60 % du Produit intérieur brut (Pib). Malgré ces performances, il semble aujourd’hui être laissé en rade pour plusieurs facteurs. Et le coordonnateur du comité technique sectoriel de l’économie informelle de l’Udts a saisi l’occasion de la journée de réflexion à cet effet à Pikine pour énumérer les maux. Parmi ceux-ci, Ndèye Niang cite un manque d’organisation et de structuration et une absence de soutien des autorités en matière de financement.
«Le secteur informel éprouve d’énormes difficultés dont son manque d’organisation, de structuration mais également de financements pour des projets générateurs de revenus créateurs d’emplois et de protection sociale», a expliqué Ndèye Niang. Avant de souligner leur exclusion dans les projets de développement. «Nous ne sommes pas associés dans les programmes de développement. C’est à cause de ça qu’on s’est syndiqué pour avoir le minimum assisté à savoir l’accès à la protection sociale», ajoute le syndicaliste. Marième Bâ Konaté la secrétaire générale de l’Udts de renchérir: «Nous n’avons pas de couverture maladie, ni de protection sociale alors que le secteur informel contribue beaucoup à la réinsertion des jeunes dans le tissu social».
Les acteurs du secteur informel ont aussi déploré le manque de soutien des autorités, particulièrement celles des collectivités locales. Cheikh Sène indique que les travailleurs du secteur informel espéraient beaucoup de l’acte 03 de la décentralisation, avec un transfert de compétences aux collectivités locales. «Nous attendions que les maires aient plus de considération à notre égard mais malheureusement, la situation est autre chose. Nous payons nos taxes et nos impôts aux collectivités locales mais nous ne bénéficions d’aucune retombée dans notre espace de travail et notre cadre de vie», indique Cheikh Sène. Avant de poursuivre : «Les marchés de la banlieue ont le même visage depuis plusieurs années. Et pourtant chaque jour, les collecteurs se pointent pour réclamer des taxes municipales mais nous ne bénéficions de rien en retour. Même pas un seul financement». Pour corriger ces dysfonctionnements, les acteurs du secteur informel appuyés dans leur combat par la centrale syndicale Udts où ils sont affiliés plaident pour l’encadrement, la formation, la promotion de la protection sociale, l’accès à la couverture maladie universelle, la baisse des taxes municipales et des patentes et enfin leur implication dans les politiques de développement des collectivités locales avec une prise en charge efficiente de leurs doléances.