13 janvier 1984 – 13 janvier 2016. Il y a trente-deux ans, paraissait le premier numéro du journal Wal Fadjri. Et après 32 ans de dur labeur au service exclusif de la démocratie, il peut afficher allègrement ses 32 dents. Pour avoir apporté sa pierre à l’édifice d’une alternance politique pacifiée. En 2000 comme en 2012, sa contribution à l’alternance au pouvoir aura été prépondérante. Ce qui n’est pas évident dans un continent où le pouvoir s’acquiert soit par héritage ou don, soit par la force. Cet acquis n’est guère une fin en soi puisque le défi reste encore à relever.
Ce défi est d’autant plus important qu’il va falloir encore monter en première ligne pour mettre fin à la volonté manifestée par les autorités de confisquer la liberté d’expression des citoyens. Les arrestations suivies d’emprisonnements d’adversaires politiques sont légion, pour en faire des otages du Prince. Les convocations de journalistes devant la police politique itou. Face à ces menaces sur la démocratie, Walf se doit impérativement de rebondir, pour ne jamais laisser la politique du fait accompli s’ériger en règle.
Aussi, près Wal Fadjri L’aurore, arrive Wad-douha Le jour montant, cette sorte de nouvelle ère qui va intensifier la lumière de l’aurore. Cela est matérialisé par Walf newlook. Le nom du groupe reste inchangé car Wal Fadjri évolue, grandit et innove. L’entité demeure donc.
Au départ, fut l’aurore après une nuit trouble, horrible et obscure du colonialisme et de toutes les autres dominations qui ont rendu le peuple asservi, appauvri et sous-développé. Mentalement et économiquement. Wal Fadjri L’aurore était une étape nécessaire pour participer à l’avènement de la démocratie. Trente-deux années durant lesquelles le groupe n’a jamais failli à ses engagements vis-à-vis de ses lecteurs. Ce, malgré les nombreux obstacles rencontrés sur le chemin sinueux.
Un des proches d’Abdoulaye Wade nous avait confiés que ce dernier lui a murmuré, dès les premières publications, qu’une cellule de crise a été créée à la Présidence de la République pour suivre Wal Fadjri et restreindre son expansion. Il fallait faire attention, selon lui, car l’Etat est une machine géante qui écrase sur son passage tout ce qui freine ses manigances. Devant cette mise en garde, le promoteur a répondu par un sourire, convaincu que la caravane allait passer son chemin…
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Mais tous les régimes qui se sont succédé à la tête du Sénégal durant ces 32 années, s’y sont essayés. Que n’a pas fait le tout puissant ministre d’Etat, Jean Collin, pour nous réduire au silence ? Que n’a pas entrepris Abdoulaye Wade pour essayer de mettre au pas «ces gosses qui sont intrôlables», ainsi qu’il qualifiait nos journalistes avec l’affaire Me Sèye ? Quel harcèlement fiscal n’avons-nous pas subi sous son règne et sous celui de son successeur, Macky Sall qui s’est, sur ce point, révélé comme le digne héritier de son ex-père d’emprunt ?
Recevant en audience votre serviteur, le président Abdou Diouf avait protesté contre la ligne éditoriale de Walf qu’il considérait comme incendiaire et subversive. Mais à la question : Voulez-vous préserver votre pouvoir avec une presse docile et obéissante ou bien participer à l’avènement de la démocratie avec une presse indépendante, libre et responsable ? Diouf répliqua : «Vous visez l’objectivité ?». Réponse de votre serviteur : «Nous tendons vers l’objectivité». Et il était, dès lors, preneur.
Dans les années 1980, un confrère nous informa, après investigation, d’un conflit d’interprétation entre l’ambassadeur des Etats-Unis à Dakar et le département d’Etat aux Etats-Unis à propos de Walf. Le premier soutenait que le journal était indispensable pour avoir des informations fiables sur le Sénégal, alors que le département d’Etat mettait l’accent sur le risque de non objectivité dû à l’appartenance du promoteur à la communauté arabo-musulmane et au choix du nom du groupe qui émane du Coran. Mais au final, le temps a permis à l’organe de presse considéré de s’imposer dans le paysage médiatique, avec plusieurs supports faisant état d’informations réelles, vérifiées et analysées. Aujourd’hui, le journal Wal Fadjri s’impose partout. Le canard est cité, de par le professionnalisme exemplaire dont ses agents font montre, aux côtés de journaux réputés tels que Le Monde, El Pais ou encore Washington Post.
Trente-deux après, nous revoici avec un newlook pour annoncer la fin de la manipulation, de l’intoxication et de la propagande déguisée. L’équipe de Wal Fadjri, ambition et détermination en bandoulière, va continuer à travailler au service de la vérité. Et aussi pour le développement durable qui conduit vers l’émergence de notre pays et, au-delà, de notre continent. De grands reportages, analyses et commentaires en Actualité, Politique, Economie, International, Société, Culture, Sports… vont accompagner ce processus. Le divertissement aura aussi sa place de choix ainsi que des rubriques consacrées à l’environnement, la santé, l’éducation, la justice, etc.