Dans l’optique de renforcer et de promouvoir le dialogue social, le Haut conseil du dialogue social a ouvert, hier, un atelier de formation de trois jours des journalistes en dialogue social et en négociation collective. Il s’agit à travers cette formation de mettre en exergue le fait que les médias constituent «un puissant vecteur d’expression des opinions des acteurs sociaux».
L’instauration du dialogue social nécessite l’implication de tous les acteurs de la société. C’est la forte conviction exprimée, par la présidente du Haut conseil du dialogue social, Innocence Ntap Ndiaye. Cette dernière, qui prenait part à l’ouverture de l’atelier de formation des journalistes en dialogue social et en négociation collective, organisé par son institution, a estimé que «la culture de dialogue social connu et reconnu comme étant intrinsèque à nos sociétés, doit être valorisée dans le champ des relations de travail». Cela, explique-t-elle, pour que le pays puisse atteindre les objectifs de productivité et de compétitivité sans lesquelles aucune perspective de progrès social n’est envisageable.
D’après l’ancien ministre de la Fonction publique, une bonne promotion du dialogue social est tributaire de la qualité de la perception par les acteurs sociaux des enjeux liés aux relations professionnelles. Toutefois, indique Mme Ndiaye, elle ne saurait être garantie sans l’apport des médias. «Le droit social comporte une dimension consensuelle à laquelle les partenaires sociaux ont eu souvent recours à travers, notamment, la charte nationale sur le dialogue social et le pacte de stabilité sociale et d’émergence économique. Ce choix doit être optimisé pour jeter les bases de relations professionnelles apaisées ; et ce, de façon durable», relève la patronne du dialogue social.
Toutefois, renseigne-t-elle, dans cette entreprise d’instauration et de consolidation d’un climat social apaisé, il est tout aussi judicieux d’adopter des postures qui ne soient pas à l’origine d’enclenchement ou d’amplification des différents collectifs de travail. D’où la nécessité, note Innocence Ntap Ndiaye, d’améliorer les aptitudes de l’ensemble des acteurs sociaux, et des journalistes en particulier, pour une meilleure maîtrise des problématiques liées au monde du travail. «Les médias, à travers les fonctions sociales et économiques qu’ils remplissent, peuvent constituer un puissant vecteur d’expression des opinions des acteurs sociaux ; mais aussi un levier approprier de rapprochement de ces derniers en leur offrant des cadres de communication», exprime-t-elle. Non sans préciser qu’il ne s’agit aucunement d’une volonté de vouloir remettre en cause la fondamentale liberté d’expression de la presse. Mais, assure-t-elle, il importe de tirer profit des non moins essentiels potentialités immatériels pour relever le défi universel de développement économique et social auquel aucune nation ne peut se soustraire.
Pourquoi les journalistes doivent s’exercer au dialogue social
Cet atelier, qui s’inscrit dans le cadre du plan triennal 2015-2018 du Haut conseil du dialogue social, consiste à permettre à la presse de contribuer à améliorer la qualité du dialogue social. En effet, souligne la présidente du Haut conseil, la suppression de la conflictualité dans les relations de travail, dans notre pays, demeure plus qu’urgente dans un contexte de mise en œuvre du Plan Sénégal émergent (Pse). Car, soulève Mme Ndiaye, elle devra permettre de créer une stabilité sociale pour accompagner une dynamique soutenue de création de richesses qui est le préalable de tout progrès social durable. «La pratique optimale du dialogue social dépend en grande partie de la capacité des acteurs sociaux à faire preuve de pragmatisme en faisant prévaloir la concertation qui est source de consensus en lieu et place de la confrontation qui est génératrice de frustration», déclare-t-elle.
Ministre du Travail, du Dialogue social, des Organisations professionnelles et des Relations avec les institutions, Mansour Sy soutient que les journalistes ont, plus que d’autres corporations, des raisons de s’exercer au dialogue social. Il annonce que le gouvernement compte «faire du dialogue social un instrument de développement, un outil de régulation et de modernisation».