Officiellement, les socialistes n’ont pas encore pris position sur le débat sur la manière pour le chef de l’Etat de réduire la durée de son mandat de sept à cinq ans. Mais en invitant le professeur Babacar Guèye qui est favorable à la voie référendaire, le Ps indique à Macky Sall sa préférence.
Sans en avoir l’air, le Parti socialiste (Ps) met la pression sur son allié, le président de la République. Ce samedi, lors de la rentrée solennelle de l’école du parti, les socialistes qui refusent jusqu’à présent de donner officiellement leur opinion sur la question de la réduction de la durée du mandat présidentiel, ont indiqué officieusement au chef de l’Etat la voie à suivre. En effet, en invitant le professeur de droit, Babacar Guèye, dont les positions sont connues de tous- le constitutionaliste est favorable à la réduction de la durée du mandat présidentiel par voie référendaire- le Ps a exprimé, de manière diplomatique, sa position pour ne pas frustrer leur allié. Même si dans le parti on relative cette présence en affirmant d’une part que le constitutionnaliste a été invité en tant qu’expert pour parler du thème: «la formation au service de l’engagement politique» et d’autre part que le parti a récemment invité le conseiller du président de la République Ismaël Madior Fall lors de son congrès, il n’en demeure pas moins que le professeur de droit a mis à profit cette tribune pour «exiger» le référendum et mettre en garde Macky Sall contre le non respect sa promesse.
Le professeur de droit constitutionnel affirme en effet que si Macky Sall ne respecte pas son engagement, les deux années à venir seront très difficiles pour lui. C’est pourquoi, il l’invite à honorer son engagement en réduisant la durée de son mandat et en organisant l’élection présidentielle à l’année à venir, en 2017. Car selon lui, le Président Sall peut se passer de l’avis du Conseil constitutionnel en utilisant l’article 103 de la Constitution.
C’est dans l’entre-deux tours de la présidentielle de 2017 que Macky Sall s’est engagé à ramener son mandat à cinq ans. Un engagement qu’il a réitéré à maintes reprises au Sénégal et à l’étranger mais dont il tarde à matérialiser.
Lors de son message à la Nation, le chef de l’Etat n’a pas fixé de date ni parlé de référendum mais a décidé de recueillir les avis du président de l’Assemblée nationale et celui du Conseil constitutionnel. En milieu de semaine, il a reçu en audience Moustapha Niasse le président du Parlement.