Lors de son message à la Nation, le Président Macky Sall a encore promis de réduire la durée de son mandat de sept à cinq ans. Cette fois-ci, il s’est engagé à proposer des réformes qui pourraient se traduire par une modification «subséquente» de la constitution pour organiser la prochaine élection présidentielle en 2017 et ainsi tenir son engagement de campagne.
Mais paradoxalement le chef de l’Etat qui tient à ce que le gouvernement «reste dans le temps», tient également à recueillir, au préalable l’avis du président de l’Assemblée nationale et celui du Conseil constitutionnel, «conformément à l’article 51 de la Constitution». Mais le temps joue contre lui. En effet, le président de la République est contraint par la Cedeao qui l’oblige à hâter la cadence. C’est dire que le chef de l’Etat ne pourra pas indéfiniment réfléchir sur la date du référendum et sur tous les mécanismes pouvant l’aider à réduire la durée de son mandat. En effet, le protocole de la Cedeao en matière de modification constitutionnelle, applicable à ses 15 Etats membres de l’Afrique de l’Ouest à l’exception de la Mauritanie interdit fortement la modification des institutions ou le fonctionnement des institutions qui sont fondamentales avant une échéance majeure six mois avant la tenue de cette échéance. Ainsi, s’il tient absolument à faire un mandat de cinq ans et organiser la prochaine élection présidentielle durant le premier trimestre de l’année à venir, le Président Sall devra impérativement réaliser toutes ses réformes institutionnelles «subséquentes» avant le deuxième semestre de cette année. Charles Gaiky DIENE