L’Etat du Sénégal est incapable de tenir ses promesses, raison pour laquelle le Syndicat autonome des enseignants du supérieur (Saes) a déposé un préavis de grève, hier. Lequel a été suivi d’un rassemblement dans tous les campus. Il donne un ultimatum d’un mois aux autorités pour que leurs doléances soient satisfaites. Faute de quoi, «les étudiants ne seront plus encadrés».
Et qu’«il n’y aura plus de cours magistraux dans les universités». Déclaration livrée, hier, lors d’un face-à-face avec la presse. Selon Moustapha Sall, chargé des revendications au sein du Saes, le syndicat estime que sa patience, dans l’exécution des accords qu’il avait signés avec les autorités, a dépassé les limites. Il rappelle que le Saes a déposé un préavis de grève qui porte sur quatre points dont le premier concerne la réforme des titres académiques pour laquelle le président de la République avait promis qu’elle serait effective à partir du 1er janvier dernier. Mais question cruciale reste celle des retraités, telle que mentionnée dans le préavis de grève remis aux autorités compétentes. «Elle est catastrophique au niveau de l’enseignement supérieur. C’est la raison pour laquelle au niveau du protocole, le Saes avait demandé deux choses dont l’abrogation du principe d’écrêtement qui leur sont imposées par les enseignants du supérieur», a-t-il indiqué. Avant d’ajouter que la seconde mesure propose aussi l’augmentation des cotisations pour plus de recherche et de formation. Ainsi, le Saes demande l’augmentation de l’effet d’écrêtement pour les enseignants, afin qu’ils puissent améliorer leurs pensions de retraite. Le constat est qu’à chaque fois, qu’un enseignant du supérieur part à la retraite, il devient un «mendiant». La troisième préoccupation au cœur des attentes des syndicalistes de l’enseignement supérieur est le droit au logement. A ce titre, le chargé des revendications du Saes soutiendra que ses collègues ont droit à un logement administratif. Cela conformément à l’article 59 de la «loi 95-59». Source du désaccord Pour lui, les enseignants du supérieur sont revenus à la charge dans le décret 2013-769, parce que le Gouvernement a annulé toutes les conventions qui le liait aux enseignants. Cela en termes d’hébergement avec les autres corps de métier, ce qui fait qu’il n’y a plus de logements conventionnés. L’autre observation faite par les membres du Saes est que l’Etat a sorti un décret pour reclasser les conventions en augmentant les indemnités des autres corps de métiers. Tout en excluant les enseignants du supérieur, contrairement à la loi qui leur donne accès à un logement. Le chargé des revendications du Saes signale également que ses camarades ont signifié ces manquements, le 16 mars 2015 au Gouvernement qui a reconnu que c’était une erreur et qu’il allait rectifier. «Jusqu’à présent, rien n’a été fait», regrette-t-on. Le quatrième et dernier point du préavis repose sur la charge médicale. Moustapha Sall du Saes signale que les enseignants du supérieur ont toujours des problèmes pour la prise en charge sanitaire de leurs familles. Pour la simple raison, selon lui, que le principe d’évacuation des professeurs malades ne marche pas. Et pour preuve, il cite leurs collègues universitaires Mahmoud Sangaré du département de Mathématiques… Par ailleurs, le chargé de la revendication du Saes au niveau de Dakar, Dally Diouf, a dénoncé la gestion calamiteuse qui prévaut à l’Ucad. «Jusqu’à hier, il n’y avait pas de démarrage de cours dans certaines facultés. Tout simplement parce que les amphis sont fermés et des abris provisoires sont programmés, c’est-à-dire sept mille places par chapiteaux pour recevoir plus de 30 mille étudiants», se désole-t-il. M. Diouf de convaincre, en définitive, qu’il n’y a pas de place pour le démarrage effectif des cours. C’est la raison pour laquelle le Saes alerte et n’accepte pas qu’il y ait une répercussion pédagogique ou une prolongation de l’année universitaire 2015-2016. Cela, du fait de certains manquements administratifs qui relèvent de l’autorité du Rectorat.
Abdou Khadre SAKHO (Stagiaire)