La Maison de correction de Sébikotane s’est dotée d’un nouveau «quartier spécial pour des Nations-Unis». Composé de huit cellules, ce pavillon va constituer la prison des détenus condamnés par la justice pénale internationale. Fruit de la coopération entre le Sénégal et le système des Nations-Unies, l’inauguration a été faite le 23 décembre dernier.
Le Sénégal est ainsi désigné par l’Onu parce que ses prisons abritent les personnes poursuivies par la Cour pénale internationale (Cpi) et condamnées par les tribunaux internationaux ad hoc. Ce qui va permettre à l’Afrique d’accueillir, désormais, ses propres fils condamnés par la justice internationale. Venu représenter le ministre de la Justice, le directeur de l’Administration pénitentiaire s’est félicité de la réception de ce qu’il appelle un «joyau pénitentiaire». Cheikh Tidiane Diallo : «Ce n’est pas du hasard que le Sénégal soit le premier pays au monde à signer le traité de Rome». Et à ce titre, il rassure que «le Sénégal va appuyer les autorités en charge de cette institution au double plan de la procédure et de l’exécution». Accompagné de hauts cadres de l’institution pénitentiaire, il dira que l’article 26 du Statut du tribunal adopté par le Conseil de sécurité dans sa résolution 955 (1994) du 08 novembre 1994 au terme duquel les peines d’emprisonnement prononcées par le tribunal et exécutées au Rwanda ou dans les états désignés comme le Sénégal connaîtront un terreau d’application. Pour le représentant du ministre Sidiki Kaba, «nonobstant l’appui de tous les acteurs et décideurs pénitentiaires, l’autorité étatique va s’acquitter de ses obligations avec diligence». Et que «le quartier spécial permettra à coup sur une bonne application des règles minima sur les personnes détenues au regard des résolutions 663C du 31 juillet 1957 et 2067 du 13 mai 1977 adoptées par l’assemblée générale dans sa résolution 4317 du 09 décembre 1988». Auparavant, le représentant du Programme des Nations -Unies pour le développement (Pnud) a pris la parole le premier. Selon ce dernier, «le pavillon permettra d’accueillir les fils de l’Afrique, dans le cadre de l’application des sentences ordonnées à leur encontre». Pour Me Bongani Mazola, greffier du Tribunal pénal international pour le Rwanda (Tpir), le Sénégal par la qualité de ses ressources humaines, est bien connu dans le système des Nations-Unies, particulièrement au Rwanda, avec le magistrat Leyti Kama. Quant à lui, le maire de Diamniadio, Mamadou Moulaye Guèye, s’est félicité de la portée de l’événement et a promis le soutien adéquat de son cabinet.
Pape NDIAYE