Le réseau semble parasité entre l’Artp et les utilisateurs des Tic. En effet, la réaction timorée de l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes aux rumeurs de blocage des applications Skype, Viber et Whatsapp indigne l’Association sénégalaise des utilisateurs des Tic (Asutic). Dans un communiqué de presse parvenu à Wal Fadjri, les camarades de Ndiaga Gueye, le président, craignent à travers ce discours clair-obscur une «censure prochaine des Ott» au nom de pertes que pourraient enregistrer les opérateurs de téléphonie du marché. Ce qui apparaît à leurs yeux comme une «hérésie».
«Le peuple sénégalais n’acceptera jamais d’être privé des avantages des progrès technologiques. Aussi les opérateurs doivent s’adapter ou disparaître. Ainsi l’Association sénégalaise des utilisateurs des Tic (Asutic) estime que cette initiative de l’Artp est inopportune, scandaleuse et inacceptable», indique ladite association. Qui promet de s’opposer énergiquement à toute tentative de priver les Sénégalais des bénéfices des progrès technologiques et rappelle à l’Artp qu’un des objectifs qui lui est fixé est d’accompagner le développement des réseaux et services en favorisant les initiatives tendant à les adapter à l’évolution des technologies et aux progrès scientifiques. Pour cette association, l’Artp est la plus grosse arnaque au peuple sénégalais. «Au moment où on n’a pas encore fini de dénoncer la mauvaise mise en œuvre de la portabilité qui augmente le coût des appels téléphoniques au Sénégal, l’inertie de l’Artp face à l’augmentation du tarif de communication locale par Orange/Sonatel, la régression du Sénégal confirmé par le rapport 2015 de l’Uit, l’absence d’une politique sectorielle Tic depuis 2012, l’Artp ne trouve d’utile pour le Sénégal qu’un tel sujet de réflexion», indique l’Asutic qui signale qu’aucun argument pertinent qui va dans le sens des intérêts des utilisateurs sénégalais ne peut être invoqué pour la justifier. Et d’ajouter : «Encore une fois, l’Artp prouve qu’elle n’a jamais été au service du peuple sénégalais. Pire encore, elle a pris fait et cause depuis 2014 pour les opérateurs en particulier celui historique au détriment du peuple sénégalais».¬ L’Asutic estime que les priorités et urgences de l’heure sont ailleurs depuis le lancement de l’appel d’offres sur la 4G. En effet, note-t-elle, la réflexion devrait plutôt porter sur les opportunités et possibilités offertes par la 4G pour l’aménagement numérique du Sénégal, la réduction de la fracture numérique entre la ville et la campagne, la création d’un cadre qui favorise l’éclosion des opérateurs virtuels (Mvno), etc. Car, pour l’association, les enjeux ne sont pas que financiers sur la licence 4G. «Les autorités nous ont habitués à un bradage aux étrangers des ressources du Sénégal. Avant 2012, abandon de créances sur Expresso (8 milliards), la vente de la licence 3G à Orange pour seulement 3,5 milliards, au moment où certains pays africains l’ont vendu à 50 milliards où 70 milliards. Après 2012, les autorités n’ont pas fait mieux sinon pire, avec, notamment l’accord signé avec Tigo pour seulement 53 milliards, soit une perte estimée à 100 milliards», dénonce l’Asutic.
Seyni DIOP