En 2015, le système éducatif a connu de nombreuses perturbations. Les enseignants s’agrippent toujours sur le respect des accords de 2014. Et l’Etat aura réussi à casser leur dynamique unitaire, s’y ajoute la scission du Grand cadre.
L’année 2015 a été rythmée par des tumultes au niveau du système éducatif sénégalais. Dans ce secteur de l’Education, le ministre de tutelle et les différents syndicats d’enseignants n’arrivent toujours pas à accorder leurs violons. Cela au sujet de la résolution de l’épineux protocole d’accords dont la signature a été matérialisée, par les deux parties, le 17 février 2014. Le non-respect de la signature de cet engagement de l’Etat a fini de radicaliser les enseignants qui, pourtant, avaient décidé d’observer une pause de quelque mois. Cela après avoir trouvé un compromis in extrémis pour sauver l’année scolaire 2014.
Courant 2015, les différents syndicats regroupés autour du Grand cadre ont paralysé l’école sénégalaise pendant presque quatre mois. Le Coordonnateur du Grand cadre, Mamadou Lamine Dianté lors de leur première assemblée générale d’une série de grèves et de manifestations disait : «Le respect du protocole des accords, c’est cette année ou jamais». Ce slogan montre, d’ailleurs, la détermination des enseignants à aller jusqu’au bout de leur combat.
La spirale qu’avaient prise les perturbations dans le secteur avait laissé présager une année blanche ou invalide. Il a fallu que le Premier ministre reprenne le dossier en main, après les échecs des ministres de l’Education nationale, du Travail et de la Fonction publique de convaincre les enseignants. C’était lors des négociations pour que l’année scolaire soit sauvée de justesse. En effet, le 30 avril dernier, Mahammad Dionne a pu obtenir des enseignants la levée de leur mot d’ordre de grève, après deux jours d’intenses négociations.
Eclatement du Grand cadre, élèves-maîtres, enseignement supérieur…
Ce dégel trouvé par le Premier ministre a fait voler en éclats le Grand cadre qui regroupait en son sein 35 syndicats. La cause, il y avait des syndicats dont les militants n’étaient pas favorables à la reprise des cours. Par conséquent, les dissidences ont donné naissance à deux camps. Un groupe dirigé par Abdou Faty qui polarise 33 formations syndicales et l’autre est dirigé par Mamadou Lamine Dianté qui ne coiffe que son syndicat, le Saemss-Cusems et le Sels/Originel d’Oumar Waly Zoumarou.
L’année 2015 a aussi été marquée aussi par l’imbroglio autour du respect de la décision de la Cour suprême par le ministre Serigne Mbaye Thiam. Cette juridiction a cassé l’arrêté du ministre de l’Education nationale dont la teneur est de radier les 690 élèves-maîtres qu’il qualifie de «fraudeurs», lors du concours de recrutement en 2013. Mais c’était sans compter avec la volonté de Serigne Mbaye Thiam de ne pas se plier à cette décision de Justice qui lui reproche un «excès de pouvoir» dans cette affaire. Et le ministre qui a obtenu un soutien des députés qui ont voté, récemment, la résolution de cette motion de soutien ne compte pas abdiquer.
Seulement, il faut reconnaître que malgré cette scission, les enseignants annoncent que l’année qui pointe dans quelques heures risque de commencer par des troubles. Du fait du dilatoire du Gouvernement à respecter le protocole d’accords signé depuis le 17 février 2014, ils comptent déterrer la hache de guerre. Pratiquement, tous les syndicats d’enseignants regroupés autour des tendances qui se réclamant du Grand cadre ont annoncé le dépôt de leur préavis de grève en début janvier.
Enfin, cette année, le Conseil présidentiel sur les assises de l’Education et de la formation a été organisé par le chef de l’Etat, un an après la tenue des états généraux du système éducatif sénégalais. Le président Macky Sall a sorti, lors de cette manifestation, 21 directives pour une école de réussite. Pour ce qui est de l’Enseignement supérieur, l’année universitaire est rythmée par la volonté du ministre de l’Enseignement supérieur d’élargir la carte universitaire au niveau de l’intérieur du pays. Une initiative matérialisée par la pose de la première pierre des universités Amadou Moctar Mbow de Rufisque et El Hadj Ibrahima Niasse de Kaolack.
Mamadou GACKO