Envie de vous jeter sur le chocolat avant de vous mettre au lit ? Cette habitude pourrait à la longue causer du tort à votre mémoire. Selon des chercheurs de l’université de Californie, manger à des heures normalement consacrées au sommeil pourrait modifier la physiologie du cerveau. Ces “craquages” alimentaires pourraient entraîner une déficience des capacités d’apprentissage et de mémoire contrôlées par la zone cérébrale de l’hippocampe, expliquent les auteurs de l’étude parue dans la revue eLife.
L’expérience a été conduite sur des souris pendant deux semaines. Certaines ont été alimentées entre 21 h et 15h, d’autres entre 9 heures du matin et 15 heures. Si les deux groupes ont dormi autant, le groupe nourri la nuit entre 21h et 15 h a présenté plus de réveils nocturnes. Leur rythme circadien, qui régule le cycle veille-sommeil, s’en est trouvé affecté, se répercutant sur les niveaux de certaines protéines dont une impliquée dans la mémoire et l’apprentissage. Ce constat a été vérifié à l’occasion de tests de mémoire auxquels les souris “déréglées” se sont révélées moins performantes que les souris alimentées le jour. Vigilance accrue pour les travailleurs de nuit Pour les chercheurs, cette étude prouve que l’heure des repas peut affecter la mémoire et les facultés intellectuelles. Reste à démontrer ces résultats sur des humains. S’ils sont avérés, cela soulignerait l’importance accrue d’une bonne hygiène alimentaire quand on est soumis à des horaires décalés, pour les travailleurs de nuit par exemple. Il a déjà été établi que ces derniers sont plus exposés au risque de diabète et d’obésité.