En vue de parer aux instabilités très préjudiciables au développement économique d’une entité sociale donnée, plusieurs initiatives ont été prises et continuent de l’être dans ce sens aussi bien au niveau national qu’international. Malgré tout, la situation reste, toujours, précaire voire tendue dans certains endroits du monde où des rivalités ethniques ne trouvent pas, encore, de solutions pérennes pour le bonheur des milliers de peuples.
Même si elles n’ont jamais connu de violences ethniques, les populations de Kolda ne restent pas, tout de même, indifférentes quant à la recherche et le maintien d’une stabilité sociale dans leur région voire dans le pays dans la mesure où celle-ci constitue un impératif majeur pour tout développement économique viable. Pour atteindre cet objectif, elles viennent de plaider pour le renforcement du brassage culturel de ses différentes composantes ethniques au cours d’un panel dont le thème fut «le regard croisé entre les différentes ethnies du Fouladou». Pour le conférencier du jour, le professeur d’Université Mamadou Ndiaye, «chaque ethnie du Fouladou a une façon de regarder l’autre». Ce qui pourrait, peut être, constituer une cause de malentendu et de tension entre les groupes ethniques concernés. Dès lors, il urge de renforcer la dynamique unitaire entre les ethnies, selon le professeur, également médiateur à l’université Cheikh Anta Diop. A ce propos, les participants ont indiqué les voix et les moyens à employer pour une meilleure cohabitation, avec moins de préjugés, entre les différentes ethnies. La région de Kolda est composée de plusieurs ethnies dont les principales sont les peulhs, les mandingues, les balantes, les diolas, les ouolofs, entre autres. Majoritaires dans la localité, les peulhs et les mandingues, liés par l’histoire, ont toujours vécu depuis des siècles dans la paix et dans une parfaite entente non seulement entre eux mais également vis-à-vis des communautés ethniques de la région voire du pays au point que des liens matrimoniaux se sont établis de part et d’autre. Selon le professeur Nouha Cissé, les premiers ont été accueillis par les seconds dans le royaume du Gabou dans l’actuel Guinée Bissau. Au cours de cette rencontre, tous les participants, venus d’horizons divers, ont magnifié la concorde existant entre les différentes ethnies de la région et d’ailleurs. Cette cohésion sociale, notée dans le pays en général et dans la région de Kolda, en particulier est à consolider par tous les moyens en ce sens que sans elle aucun développement n’est possible. Ce panel fut un des temps forts du Festival international des arts et de la culture de Kolda dont l’objectif a été de «contribuer à la promotion du patrimoine culturel du Fouladou» par la connaissance des différentes facettes de cette culture et par l’identification des pistes pour la promotion des arts et de la culture du Fouladou.