Kamel Ayadi, président de l’Institut mondial de l’éthique et du leadership a soutenu, la semaine dernière à Dakar, le projet de normalisation à travers ISO 37001. Un nouvel outil qui devrait, selon lui, permettre de lutter plus efficacement contre la corruption et rendre plus performant les entreprises. M. Ayadi a présenté cet instrument lors de sa conférence sur le thème «Entreprises africaines, transformation structurelle et bonne gouvernance, quelles solutions face aux nouvelles exigences de transparence et d’intégrité ? ».
A en croire M. Ayadi, les pays africains seraient les premiers bénéficiaires de la norme. Il précise que la norme ISO 37001 sera obligatoire et sera un outil efficace de lutte contre la corruption Le conférencier du jour dit faire sa proposition en rapport des projections d’avenir. Il indique que les programmes anti-corruption, la certification, le management des entreprises et les références normatives seront les outils qui seront exigés des entreprises africaines dans les années à venir. Le Pr Abdoulaye Seck a posé le problème de la viabilité des normes dans les petites et moyennes entreprises ainsi que le caractère exogène des normes à appliquer aux entreprises. Il estime que l’approche endogène est nécessaire d’autant que moins de 80 % des entreprises sont des Pme. A en croire M. Seck, il y a nécessité de contextualiser les normes Le porte-parole du secteur privé, Mansour Kama, a indiqué, pour sa part, que «cela soulève de grandes questions lorsque les normes sont pensées dans un contexte et dans la culture des grandes multinationales. Cela n’est pas acceptable. Nous ne l’accepterons pas parce que nous avons tiré les leçons», a-t-il dit. En à croire le président de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (Cnes), ces normes prennent plus en compte les multinationales. «Il n’est pas question de faire un saut historique», soutient-il. M. Kama précise néanmoins sa pensée : «Nous n’avons pas dit qu’il ne fallait pas des normes». Avant de marteler que de nouvelles normes pourraient avoir des conséquences qui empêchent l’accès aux marchés et aux financements. Des préoccupations fondées sur la note conceptuelle qui précise que «les multinationales mettent en place de véritables stratégies de gestion de l’intégrité et se montrent donc plus en plus exigeantes vis-à-vis de leurs partenaires». L’ISO 37001 préviendrait ainsi la corruption, un sujet qui a pris une large place dans les discussions. Le conférencier estime que près de un quart du Pib de certains pays africains est perdu dans la corruption. M. Ayadi a aussi soutenu l’idée d’éthique dans les affaires pour prévenir la corruption. Il souligne que l’éthique contribue à booster à hauteur de 80 % la performance de l’entreprise alors que les programmes pour atteindre les objectifs ne contribuent qu’à 20 % au succès de l’entreprise. Le débat sur la corruption ainsi que l’adoption de nouveaux outils interviennent dans le contexte d’ouverture de la zone de libre échange africain et de croissance économique des pays africains. La proposition de la norme pour prévenir la corruption est introduite dans le cadre de la conférence qui boucle un séminaire de trois jours. Les formateurs indiquent que cette formation est un investissement qui va préparer les années à venir par un comportement responsable. Il s’agit d’investir pour lutter contre la corruption.
Emile DASYLVA (Stagiaire)