Le gouvernement est en train d’élaborer une nouvelle stratégie nationale pour la capture du dividende démographique. Les contours du projet ont été présentés, hier, à la Fidak lors de la journée de la Direction générale de la planification et des politiques économiques. A travers cette nouvelle politique, l’Etat compte baisser le taux de fécondité afin d’améliorer la croissance économique. L’explosion démographique reste une préoccupation majeure pour les pouvoirs publics. En effet, les jeunes représentent plus de la moitié de la population globale. Cela, malgré l’absence d’une véritable politique de création d’emplois pour ces jeunes. Ainsi, le gouvernement envisage de capturer ce dividende démographique pour accélérer la croissance.
Il ressort des analyses que le dividende démographique est devenu le passage forcé de tout pays qui aspire à l’émergence. Ce, en réduisant le taux de dépendance de la population qui devrait permettre de libérer des espaces économiques pour pouvoir réaliser d’autres investissements. Des investissements qui devront permettre, selon le ministère de l’Economie, des Finances et du Plan, d’améliorer les conditions de vie des populations. Il s’agit de mettre à profit la population en âge de travailler pour une forte valeur ajoutée à la croissance économique. Expliquant le concept, le Directeur général de la Planification et des Politiques économiques, Pierre Ndiaye, a souligné que la population jeune constitue de nos jours une véritable main-d’œuvre sur laquelle l’Etat peut miser pour aller vers un développement économique durable. Cependant, il relève que cette jeunesse peut être un facteur de risque si elle ne trouve pas d’emplois ni une éducation requise. D’où la nécessité selon lui pour l’Etat de capturer le dividende démographique qui vise à réduire le taux de dépendance. Ce qui permettra d’après le patron de la planification économique de libérer considérablement des ressources en vue de faire plus d’investissement durable. «En accompagnant cette capture démographique avec d’autres politiques dans le domaine de la santé, de l’éducation et de la politique économique, vous pouvez effectivement donner beaucoup plus d’opportunités et d’aller vers un développement beaucoup plus harmonieux. Parce que, quand vous avez une population très jeune, à la fois c’est une opportunité mais c’est en même temps un facteur de risque», a-t-il indiqué. Non sans préciser que ce n’est pas le concept lui-même qui apportera une valeur ajoutée à la croissance économique mais les politiques qui graviteront autour. Il s’agit, dit-il, des politiques qui visent à assurer la capture du dividende démographique qui devra permettre de doper la croissance et d’atteindre le plus rapidement les objectifs assignés au Plan Sénégal émergent (Pse). Le Sénégal a enregistré un fléchissement timide de la fécondité avec une baisse de 24,3 % sur la période 1986-2011. Et, la mortalité est en régression continue durant ces trois dernières années. Les agents du ministère de l’Economie, des Finances et du Plan ont relevé une hausse relative de la population en âge de travailler qui s’établissait à 52,4 % en 2013. Ils estiment aussi que le défi du développement au Sénégal passe nécessairement par le développement à la base. Avant d’assurer que le dividende démographique doit être accompagné par des politiques.
Adama COULIBALY