La présence sur le sol sénégalais d’opposants congolais au président Joseph Kabila a jeté un froid dans les relations entre les deux pays. Le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, a qualifié l’attitude du gouvernement sénégalais d’irresponsable car estimant que l’objectif de la réunion de l’île de Gorée tenue par des opposants congolais est de déstabiliser les institutions en Rdc. Dans un discours à la nation prononcé, hier, matin, devant l’Assemblée nationale et le Sénat réunis en Congrès, le président congolais Joseph Kabila a, d’un ton ferme, dénoncé la réunion d’opposants organisée, avant-hier et hier, à Gorée par la fondation Konrad Adenauer sur «les processus électoraux en Afrique Sub-saharienne».
Lors de ce discours repris par Rfi, il a mis en garde ceux qui choisiraient d’autres options, allusion à cette réunion de Gorée. «Ce n’est pas par la violence que nous règlerons nos divergences. Ce n’est pas non plus des Nations unies, de l’Orient ou de l’Occident que viendront les solutions à nos problèmes, mais plutôt de nous-mêmes et par le dialogue entre des Congolaises et des Congolais», a martelé le Président Joseph Kabila. «Je ne permettrai pas que le sacrifice consenti ensemble au cours des dernières années soit compromis par ceux qui, de mauvaise foi et de manière délibérée choisiront de rester enfermés dans leur posture négativiste, refusant le dialogue au profit de complots contre la République et en promettant sang et sueur à notre peuple. Il n’y aura ni l’un ni l’autre», a-t-il ajouté. Des opposants congolais, hostiles à un troisième mandat de Kabila, s’étaient réunis à Gorée pour parler avec d’autres participants africains des élections et de l’alternance en Afrique. Mais pour le gouvernement congolais ses opposants préparent une insurrection. La Rdc accuse le Sénégal d’accueillir une réunion destinée à «déstabiliser les institutions» du pays, d’après Jeune Afrique. «Nous disposons d’éléments qui indiquent que l’objectif de la réunion de l’île de Gorée est de déstabiliser les institutions en Rdc», a déclaré le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, cité par ce journal. Lambert Mende qualifie l’attitude des autorités sénégalaises à propos de ce forum de trois jours «d’inacceptable» et estime qu’elle «dénote d’une forte dose d’irresponsabilité». «Nous sommes choqués que le Sénégal, pays frère et ami, accueille une réunion où l’on planifie des manifestations de rue au Congo», a déclaré Barbané Kikaya Bin Karubi, conseiller diplomatique du président Joseph Kabila, cité par Jeune Afrique. L’Eglise catholique congolaise retire son délégué La Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) qui a été invitée par la fondation allemande Konrad Adenauer à prendre part à cette conférence internationale, a demandé à son représentant l’Abbé Léonard Santédi, secrétaire général de la Cenco, de suspendre sa participation à cette rencontre. «Dans l’invitation envoyée à la Cenco, il n’y avait pas les noms des autres invités. C’est quand le délégué de la Cenco est déjà sur place à Dakar qu’on s’est rendu compte que, en plus des représentants de la société civile, comme acteurs politiques, il n’y avait que des opposants. Pour lever toute ambiguïté quant à la position classique de l’Eglise catholique; (…) la Cenco a demandé à son délégué de cesser toute participation à cette réunion depuis ce dimanche 13 décembre 2015 et de regagner Kinshasa», lit-on dans un communiqué publié dans le site de la Cenco, daté du 13 décembre et signé par l’Abbé Donatien Nshole, 1er Secrétaire général adjoint de la Cenco. Joseph Kabila est à la tête de la RDC depuis 2001. La Constitution lui interdit de se représenter à la fin de son mandat s’achevant fin 2016 et, jusqu’à présent, il refusé de céder aux demandes de l’opposition l’enjoignant de s’engager publiquement à quitter le pouvoir à l’issue de son mandat.
Charles Gaiky DIENE