«Nos élus locaux augmentent les taxes et certaines à plus de 500%, sans respecter la loi fixant le minima et les maxima autorisés», a dénoncé, hier, Baïdy Agne, président du Conseil national du patronat (Cnp), à l’ouverture des Assises de l’entreprise 2015, organisées par son organisation. «Nos collectivités locales manquent de ressources financières. Et l’entreprise suscite bien des appétits», a ajouté M. Agne. Il estime que les élus locaux créent de nouvelles de impositions avec, par exemple, des taxes sur les téléviseurs installés dans les chambres d’hôtel ou encore des taxes sur les distributeurs automatiques de billets de banque au motif d’occupation du domaine publique.
«Ils instaurent des droits de passage et des droits de stationnement sur les véhicules de livraison d’une commune à une autre, fixent des redevances d’occupation du domaine public aux concessionnaires du service public», fait encore remarquer le président du Cnp. Selon lui, si l’objectif majeur de l’Act 3 de la décentralisation est toujours de rendre les territoires sénégalais économiquement viables, les entreprises devraient avoir un droit de regard sur la mise en application des décrets et des textes réglementaires. Pour ce faire, M. Agne prône un espace de dialogue et de concertation entre l’Etat, les collectivités locales et le secteur privé. «S’il faut mettre à niveau nos traités, faisons, l’ensemble. S’il faut fixer de nouveaux barèmes, pourquoi pas, mais en harmonisant autant que possible la fiscalité locale. Que cela soit aux niveaux départemental ou national, nous sommes ouverts à la concertation». Les Assises de l’entreprise 2015 se terminent aujourd’hui avec un colloque sur «l’impact du numérique dans la fonction de RH des entreprises» et la fin du 1er Salon international des professionnels de l’économie numérique (Sipen) qui se tenait en marge de cet évènement.