La conférence sur le climat a pris fin ce samedi avec l’adoption d’un accord pour limiter le réchauffement climatique. Les 100 milliards de dollars promis par les pays riches ont également été accordés. Toutefois les Ong continuent à désapprouver ce compromis de Paris. Au terme de deux semaines de conférence des Nations Unies sur le climat, les intenses négociations ont abouti sur l’adoption d’un accord pour limiter le réchauffement climatique au niveau mondial. Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères français et président de la Cop21, a indiqué que l’accord était «accepté» après avoir constaté qu’il n’y avait pas d’objections parmi les parties.
«Un accord différencié, juste, durable, dynamique, équilibré et juridiquement contraignant.» C’est en ces termes que le président de la Cop 21, Laurent Fabius, a présenté l’accord universel sur le climat qui a été adopté par consensus, ce samedi, par les 195 Etats participant à la conférence. «Le texte, a-t-il ajouté, constitue le meilleur équilibre possible, un équilibre à la fois puissant et délicat, qui permettra à chaque délégation de rentrer chez elle la tête haute, avec des acquis importants». Cette déclaration a été accompagnée par une standing ovation de plusieurs minutes. Ainsi, les pays riches et les pays les moins avancés (Pma) ont signé un accord sur le climat visant à limiter le réchauffement à 2 degrés voire 1,5 degrés sous l’égide des Nations unies. Cet accord prévoit des financements pour les pays en développement, une révision régulière des engagements des pays pour diminuer leurs émissions de gaz à effet de serre. Pour l’écologiste français, Nicolas Hulot, «ce nouvel accord nous donne l’espoir de voir notre ambition de sauver la planète en bonne voie. Le monde regarde et marche enfin dans la même direction. L’avenir seul confirmera si l’accord de Paris est historique. Tout dépendra des moyens mis en œuvre pour réaliser les engagements de tous les Etats. Il faudra également revoir à la hausse le plus vite possible les engagements des Etats les plus développés». L’envoyé spécial du Président français pour la protection de la planète a également ajouté que «François Hollande a ouvert la voie à une coalition de pays qui décideraient volontairement de réviser leurs engagements de réduction des gaz à effet de serre et les financements octroyés aux pays vulnérables au changement climatique». Toutefois, les Ong déplorent un manque de clarté sur les moyens à mettre en œuvre en vue d’atteindre l’objectif de 2 degrés voire 1,5 degrés. Pour le président de Greenpeace, cet accord est flou, aucune précision n’a été notée sur les moyens qui seront dégagés pour parvenir à réduire le réchauffement climatique. Abondant dans le même sens, Armelle Lecomte d’Oxfam dira que l’accord de Paris comporte un certain nombre de zones floues et un manque d’ambition sur les moyens mis en œuvre. Pour elle, les cycles de révision réguliers des niveaux et mécanismes de financements ont en effet disparu dans ce nouveau texte. «Cela empêche d’avoir de la prévisibilité sur le long terme», note-t-elle. Les pertes et préjudices, poussés par les pays les plus vulnérables, sont inscrits dans l’accord, mais le texte exclut toute «responsabilité et compensation» des pays du Nord pour les préjudices subis par les pays du Sud (érosion côtière, désertification, etc), explique-t-elle.
Paule Kadja TRAORE