Pour n’avoir pas honoré leurs factures d’électricité, beaucoup de centres de la région de Thiès sont dans le noir. Conséquence : beaucoup de services fonctionnent au ralenti. Au grand dam des personnels qui demandent à l’Etat de voler à leur secours. La Senelec a mis en chômage technique nombre de personnels sanitaires dans les postes et centres de santé du département de Thiès. Elle vient, en effet, de mettre à exécution sa menace de couper l’électricité à la presque totalité des structures sanitaires qui ne se sont pas acquittées de leurs factures d’électricité.
Une situation des plus déplorables que n’ont pas manqué de dénoncer les travailleurs de la santé. Ces derniers se sont en effet retrouvés en sit in au niveau du district sanitaire de Thiès pour la décrier et demander à l’Etat de respecter ses engagements par rapport à la Société nationale d’électricité. Pour le chargé de la communication du Syndicat unique des travailleurs de la santé (Sutsas) qui prenait part au mouvement d’humeur, un poste de santé sans électricité, c’est comme une personne sans nourriture. En effet, soutient Massamba Gaye, un poste de santé ne peut pas fonctionner sans électricité surtout quand ces postes sont dotés d’une maternité. Sans compter les besoins de conservation des vaccins et des médicaments mais aussi le fonctionnement des appareils radiographiques qui existent dans les postes ou centres de santé. Toutes raisons qui expliquent, selon le président de l’amicale des infirmiers chefs de poste de Thiès, leur mouvement d’humeur dont l’objectif est de se faire entendre des autorités compétentes et de leur demander de payer les factures d’électricité et d’eau dans les meilleurs délais. Et Ndiogou Sarr Dièye de menacer pour dire que ce sit-in qu’ils viennent de tenir n’est qu’une première réaction par rapport aux problèmes qu’ils ont identifiés. A l’en croire, si des solutions diligentes ne sont pas trouvées, les bases seront obligées de renforcer la mobilisation et de définir des activités de riposte aptes à amener l’Etat à réagir. Pour lui, l’Etat ne doit pas porter son regard sur les millions qui sont dans les caisses des comités de santé. Ce ne sont pas des millions qui sont thésaurisés. Ils servent au bon fonctionnement des structures. Surtout que, rappelle Ndiogou Sarr Dièye, beaucoup de personnels techniques comme communautaires sont aujourd’hui payés par les comités de santé. Pour dire, poursuit-il, la place centrale de ces caisses qui contribuent au fonctionnement des structures. Aussi demandera-t-il que l’on revienne à la réalité et à la légalité. Cette légalité veut que, les charges d’électricité et d’eau étant trop lourdes, l’Etat s’en charge. Car, soutient-il, il est une évidence que, sans l’électricité et l’eau, aucune structure sanitaire ne peut fonctionner. Aussi et avec cette situation présente, il dit que la seule possibilité qui s’offre à eux est d’assurer le minimum dans la prise en charge des patients et, pour le reste, voir comment les référer vers d’autres structures. Aussi le syndicaliste et ses camarades de demander aux collectivités de Thiès de suivre l’exemple de leurs sœurs de Tivaouane, Thiadiaye, Pout et Ngoundiane qui ont payé les factures de leurs structures sanitaires. Sidy DIENG