Depuis quelque temps, le monde fait face à un manque criard d’eau de qualité. Un fait qui entrave la dignité humaine. Et, malheureusement, la recherche d’une solution durable à ce phénomène ne semble pas être à l’ordre du jour. Et pour cause, la question de l’eau n’est pas inscrite sur les points de négociations à la conférence de Paris sur le climat – Cop 21. (Envoyée spéciale) – Près d’un milliard de personnes dans le monde font face à un manque criard d’eau de qualité. Et malgré cela, cette problématique qui constitue une atteinte à la dignité humaine ne semble pas intéresser les décideurs, notamment ceux des pays riches.
En effet, cette question n’est pas inscrite sur la liste des 23 points retenus pour les négociations de la Conférence des Nations unies sur le climat de Paris (Cop 21). Pour le Réseau africain des amis de la nature, cette décision est grave. Car, en plus d’être une entrave à la dignité humaine, le manque d’eau potable favorise la propagation de certaines maladies hydriques comme la diarrhée, les infections cutanées, entre autres. Aussi pensent les amis de la nature, «en invalidant ce point, les négociateurs favorisent la migration et la recrudescence de la pauvreté». Selon eux, «les populations africaines souffriront le plus de cette décision ; et pour survivre, elles seront obligées de se déplacer vers d’autres cieux et ainsi perdre leurs biens et leurs repères». Président du Réseau africain des amis de la nature, Mamadou Mbodji se veut formel : «Ne pas prendre en compte l’aspect eau, dans les négociateurs, relève d’un manque de considération pour le bien-être des personnes vulnérables, en l’occurrence les Africains». Pour lui, les négociateurs africains ont raté leur contribution à la Cop 21, parce qu’ils n’ont pas été capables de défendre l’une des causes qui touchent au respect des droits humains et mettent en avant l’accès à l’eau et à l’assainissement pour tous. «Avec les phénomènes liés aux changements climatiques, à l’avancée de la mer et à la rareté de l’eau dans certaines zones de l’Afrique sub-sahélienne, voilà autant de facteurs qui devaient pousser nos négociateurs à mettre l’accent sur la problématique de l’accès à l’eau de qualité», mentionne M. Mbodji. Abondant dans le même sens, Olympe Larve de la plateforme Genre et Action, dira que le fait de laisser en rade la question de l’eau constitue une atteinte à la dignité féminine des Africaines. Selon elle, ces dernières se chargent généralement des tâches ménagères de leurs familles ; par conséquent, elles sont chargées de trouver de l’eau potable. «La recherche de l’eau potable peut les conduire à se déplacer loin de leurs zones, ce qui constitue un risque pour leur sécurité», dit-elle. Pour renverser cette tendance, la société civile africaine, avec en première ligne la Génération climat, promet d’organiser des manifestations de protestation et de plaidoyer dans les différents pays du continent afin de pousser les gouvernants à intégrer la question de l’eau dans les priorités relatives aux négociations sur le climat. Paule Kadja TRAORE