Un des responsables du Forum civil au Sénégal a réfuté la thèse avancée par des médias selon laquelle Transparency International constate un recul de la corruption au Sénégal. D’après Birahim Seck, le rapport de cette structure dit de manière spécifique que le Sénégal a pris des mesures et des mécanismes pour lutter contre la corruption. Membre du Forum civil au Sénégal, section sénégalaise de Transparency International, Birahim Seck réfute les informations véhiculées ces derniers jours, selon lesquelles l’organisation de la société civile qui lutte contre la corruption a dit que la corruption a reculé au Sénégal.
En marge d’un atelier régional de formation organisé par l’Institut Panos à l’endroit des journalistes venus de la sous région sur les questions liées la bonne gouvernance, M. Seck a indiqué que ces informations ont été tronquées. A l’en croire, Transparency International n’a jamais dit que la corruption a reculé au Sénégal mais que le pays a pris des initiatives pour lutter contre cette mauvaise pratique. «C’est une analyse très simple. Cela n’a jamais été dit par Transparency international. Cette Ong a différents instruments de mesure pour connaître le niveau de corruption, dont le baromètre mondial de la corruption qui donne la parole au citoyen pour lui demander s’il est une fois confronté à une situation de pot-de-vin ou de corruption dans les différents secteurs, que ce soit la police, la magistrature, les inspecteurs des impôts, etc. C’est cet instrument qui a été sorti par Transparency international. Ce rapport qui est annuel, relève que 58 % des africains interrogées disent que la corruption a augmenté. Donc, il n’y a pas de baisse de la corruption», souligne-t-il. Et Seck de poursuivre : «Pour le Sénégal, 47 % des citoyens disent que l’Etat est en train de faire de bonnes choses pour promouvoir la lutte contre la corruption. Mais ce chiffre, ce n’est pas la moitié. C’est cette lecture qu’on doit préciser aux Sénégalais. Transparency International n’a jamais dit que la corruption a reculé. Elle a bel et bien dit que des efforts ont été effectués avec la mise en place de mécanismes de lutte contre la corruption». Birahim Seck veut parler de la mise en place de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac), du retour de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) et de la loi sur la déclaration du patrimoine. «Je pense que là, il n’y pas de quoi se glorifier. Aujourd’hui, au Burkina Faso, en mars 2015, ils ont pris une loi conforme à 99 % à la convention des Nations unies de lutte contre la corruption», fait-il savoir. Non sans indiquer que ces structures censées combattre la corruption ne sont pas bien armées pour faire leurs missions convenablement. «L’Ofnac qui lutte non seulement contre la corruption mais aussi contre la fraude a un budget de deux milliards francs. Si vous faites la cartographie de ce budget, son volume important va au fonctionnement. Comment voulez vous que cette institution lutte efficacement contre la corruption ? Prenons l’exemple du blanchiment d’argent. On a la Centif qui a un budget très faible, surtout dans ce contexte du terrorisme, comment voulez-vous que ces instruments soient efficaces pour promouvoir contre la bonne gouvernance ?», s’interroge-t-il.
Mamadou GACKO