S’il y a quelqu’un qui croit toujours à un mandat présidentiel unique dans les pays africains, c’est bien le professeur agrégé en droit constitutionnel, Babacar Guèye. Invité, samedi dernier, à introduire une communication sur le thème : «Les transitions politiques en Afrique et la question de limitation des mandats présidentiels», à l’occasion d’une conférence publique organisée par la Ligue démocratique (Ld), Babacar Guèye a fait savoir que la limitation du nombre de mandats présidentiels à deux, enclenchée en début des années 1990, a montré ses limites.
Selon le professionnel en droit constitutionnel le mandat unique constitue, aujourd’hui la seule alternative pour les pays africains de lutter efficacement contre le patrimonialisme, le clientélisme politique et la mal gouvernance. Mieux, le président de la plateforme des Organisations de la société civile et de la, Commission nationale de Gouvernance estime également que le mandat unique permet le renouvellement du personnel politique mais aussi favorise l’alternance politique pacifique. «Le mandat unique est à mon avis, le seul véritable antidote contre les fléaux du patrimonialisme et la mal gouvernance. En empêchant le Président de briguer un deuxième mandat, supprimant ainsi la possibilité d’un long séjour à la tête de l’Etat, le mandat unique préserve les populations des naissances d’un pouvoir présidentiel omnipotent et omniprésent. L’idée de la limitation du nombre de mandats présidentiels est en marge dans la doctrine et peut-être dans un cercle restreint de chefs d’Etat africains. En définitive, la limitation du nombre de mandats présidentiels pose la question du leadership en Afrique. Car comme l’a dit l’ancien Secrétaire général de l’Onu Koffi Hanan, la grandeur d’un chef d’Etat est de savoir quitter la pouvoir quand il le faut», a déclaré le Pr Guèye.