Le ministre du Renouveau urbain, de l’Habitat et du Cadre de vie, Diène Farba Sarr, a défendu, samedi, le budget 2016 de son département. Une occasion saisie par les parlementaires pour fustiger les tares notées dans le secteur de l’Urbanisme et de l’Habitat. Conscient que le foncier est devenu un enjeu crucial, les députés ont interpellé l’Etat sur un certain nombre de dysfonctionnements notés dans la gestion de ce secteur. C’était samedi lors de l’examen du budget 2016 du ministère du Renouveau urbain, de l’Habitat et du Cadre de vie. D’abord, les députés ont relevé des manquements au niveau des services régionaux de l’urbanisme et du Cadastre de Kédougou et de Bandafassy.
Ces derniers sont, selon eux, à l’origine de plusieurs conflits entre les localités. De même, ils ont dénoncé le blocage par la Direction de la surveillance et du contrôle de l’occupation des sols (Dscos) de l’unique parking des gros porteurs de la commune. Pis, ils regrettent le fait que le bail de ce parking soit titré au nom de l’ancien maire de la Commune. Ainsi, les parlementaires ont indiqué au ministre Diène Farba Sarr la nécessité de trouver dans les plus brefs délais une solution, suite à la décision de justice non acceptée par les populations. Sur un autre registre, les députés ont déploré les lenteurs administratives que rencontrent les citoyens dans les procédures d’autorisation de lotir et d’autorisation de construire. En ce qui concerne les lotissements, ils estiment que la procédure est trop longue. Elle peut durer, d’après eux, plus de deux ans, retardant ainsi les programmes d’habitat social des maires des collectivités locales. S’agissant des autorisations de construire, les parlementaires soulignent qu’il faudra obligatoirement faire recours aux services régionaux du cadastre. En plus, les députés trouvent que les formalités sont lourdes et contraignantes. Non sans proposer au ministre une révision de la loi dans le but d’assouplir les formalités. En outre, les parlementaires ont attiré l’attention des pouvoirs publics sur la situation alarmante du Canal 4. Selon eux, ce canal est une réelle menace pour les populations riveraines. Ils considèrent qu’il faudra élaborer un plan d’action pour assurer la maintenance périodique de l’infrastructure. Dans les débats, les parlementaires se sont aussi penchés sur l’occupation anarchique des artères de la capitale par des mécaniciens. Pour faire face à ce phénomène qui se développe de plus en plus, ils ont souhaité la mise en place d’une brigade de surveillance afin de prévenir ce genre de situation. En attendant, les députés ont demandé à l’Etat de mettre à contribution la Dscos pour procéder au déguerpissement de ces mécaniciens. Face aux députés, le ministre Diène Farba Sarr a assuré que des investigations seront menées par l’inspection interne de son département sur les manigances supposées des services de l’urbanisme et du cadastre à Kédougou. Et d’affirmer que la Dscos a reçu une plainte dans laquelle il est demandé l’annulation des baux établis au nom de l’ancien maire de Kédougou. «Elle est en train d’instruire cette plainte, en liaison avec le commandement de la gendarmerie de la Légion Est. Quand tous les éléments seront rassemblés, les autorités compétentes seront saisies», a promis le ministre.
Adama COULIBALY