156 milliards réorientés vers le fonctionnement en trois ans On en sait un peu plus sur le retard noté dans la réalisation des projets et programmes du régime en place. Face aux parlementaires, le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, Amadou Bâ, a regretté que ces trois dernières années, l’Etat ait retiré 156 milliards du budget d’investissement pour les réorienter vers le fonctionnement. En trois ans, le gouvernement a retiré plus de 156 milliards de francs Cfa du budget d’investissement pour le réinjecter dans son fonctionnement.
La révélation a été faite, par le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, Amadou Bâ, qui faisait face aux parlementaires pour l’adoption des projets de budget des différentes institutions étatiques. Selon l’argentier de l’Etat, de 2011 à 2012, la plupart des dépenses autorisées par les députés dans la rubrique investissement ont été retiré pour servir dans le fonctionnement des administrations. Et, de nos jours, ce budget est évalué à plus de 156 milliards de francs Cfa. «Les dépenses que vous avez autorisées, qu’on avait appelées dépenses d’investissement et qui étaient dans la rubrique investissement étaient en réalité des dépenses de fonctionnement», a avoué le ministre des Finances. Qui soutient que pour la première fois, l’Etat investira plus de 1 000 milliards de francs Cfa dans des projets et programmes. Amadou Bâ a, par ailleurs, relevé qu’à cause de ce manquement, les uns et les autres avaient l’impression d’investir plus d’argent alors que la croissance ne bougeait point. «Certaines dépenses ont été retirées, d’autres ont été retraitées dans le fonctionnement. Et pourtant, le fonctionnement n’a pas évolué dans des proportions significatives», a indiqué le ministre. Pour M. Bâ, cela montre tout l’effort de rationalisation et d’assainissement que l’Etat est en train de faire. «La traduction budgétaire est symbolisée par l’ensemble des budgets que vous avez votés ces deux ou trois dernières années», a-t-il souligné. Pour Amadou Bâ, le budget de 2016 est tourné vers l’avenir à travers l’investissement pour la création d’emplois et de redistribution de richesses. «Sans croissances sociaux, on ne mange pas. Il faut avoir de la croissance pour espérer manger. Parce que si la situation que nous avons connue en 2011 devait se poursuivre avec une croissance très faible et une population qui augmente plus que le taux de croissance, le pays va aller irrémédiablement vers une situation de déséquilibre», a précisé Amadou Bâ. Non sans assurer que les efforts seront concentrés sur l’amélioration et l’efficacité du recouvrement dans tous les domaines pour dégager plus de marges budgétaires au profit des investissements du Pse. Pour l’exercice budgétaire de 2016, les ressources budgétaires internes et externes sont attendues à 3 022,4 milliards contre 2 869 milliards pour la Loi de finances initiale (Lfi) de 2015, soit une hausse de 153,4 milliards. Et, les ressources budgétaires internes passent de 2 371,8 milliards dans la Lfi de 2015 à 2 490,6 milliards en 2016. Les ressources budgétaires externes devront atteindre les 434 milliards en 2016 contre 405 milliards en 2015. Pour les dépenses budgétaires, elles devront atteindre les 3 022,4 milliards en 2016, contre 2 869,1 milliards dans la Lfi en 2015, soit une hausse de 153,3 milliards. Et, les dépenses ordinaires de personnel, de fonctionnement et service de la dette publique sont attendues à 1 879,6 milliards en 2016 contre 1 814,6 milliards dans la Lfi en 2015.
Adama COULIBALY