Les acteurs du secteur privé de l’enseignement supérieur de l’espace du Conseil africain-malgache pour l’enseignement supérieur (Cames) veulent avoir une représentation significative dans les instances dirigeantes de l’organisation d’assurance de qualité. Ils l’ont fait savoir, hier, lors de la quatrième rencontre du Réseau international des établissements privés d’enseignement supérieur de l’espace Cames. «Le Cames ne doit pas être seulement l’affaire des universités publiques des pays membres». Tel est le point de vue des acteurs du secteur privé de l’enseignement supérieur, regroupés au sein du Réseau international des établissements privés d’enseignement supérieur de l’espace Cames (Ridepes-Cames).
Ces derniers, qui soutiennent que l’organisation a été mise en place dans le seul but d’accompagner les établissements d’enseignement supérieur des pays membres, réclament leur part du gâteau. Ils comptent, ainsi, mettre fin à la discrimination dont ils font l’objet depuis la création de l’institution continentale qui regroupe 19 pays. Le président du réseau, Isidore Kiny, déplore le fait que certains observateurs considèrent les établissements d’enseignement supérieur privé comme des «commerçants». Avant de réaffirmer que ces institutions privées contribuent largement à la formation des élites africaines de demain. «Notre présence ce matin à Dakar, la capitale universitaire de l’Afrique de l’Ouest francophone, est un symbole pour réaffirmer que nous ne sommes pas des commerçants mais des formateurs. Notre réseau a pour ambition d’accompagner nos Etats», relève-t-il. Selon lui, les établissements privés d’enseignement supérieur doivent être considérés comme des «compléments des universités publiques» pour relever les défis de l’assurance qualité dans le sous-secteur de l’enseignement supérieur. «Avec le plan stratégique, il est souhaité que nous ayons notre part entière au niveau du Cames. Le Cames a été créé pour notre université publique, c’est vrai. Mais, aujourd’hui, nous revendiquons notre part entière. C’est pourquoi, nous avons soutenu avec force le plan stratégique du Cames en mettant en place le réseau espace Cames pour atteindre nos objectifs», déclare le président du réseau. Qui relève la nécessité de faire en sorte que l’enseignement privé soit représenté autant que possible au niveau de certaines instances du Cames. «Parce que, argue-t-il, les établissements privés forment essentiellement au niveau professionnel». A l’en croire, dans le futur, ces établissements auront des professionnels avérés qui pourront apporter leur contribution au développement du Conseil. «Il n’y a pas de différence entre le privé et le public. C’est une seule agence qui délivre les diplômes. Et, il faut que nous soyons fiers d’être évalués à travers cette accréditation. Il ne doit pas y avoir deux ordres dans l’enseignement supérieur», souligne-t-il. La réponse du secrétaire général du Cames, Bertrand Bathy, ne s’est pas fait attendre. Ce dernier précise que la qualité ne se décrète pas mais qu’elle se construit. Avant d’inviter les acteurs du secteur privé de l’enseignement supérieur à faire évaluer leurs formations suivant les critères du Cames. «Il faut oser aller de l’avant et accepter de se faire accompagner», laisse entendre M. Bathy. Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Mary Teuw Niane tranche le débat en soutenant que «l’enseignement supérieur public et privé sont d’égale dignité». Pour le ministre, l’enseignement supérieur constitue le principal levier pour impulser la performance et la compétitivité des économies africaines en vue d’aller vers l’émergence économique. «Le sous-secteur public de l’enseignement supérieur et celui privé sont comme les deux faces d’une même médaille qui concourent harmonieuse et de manière complémentaire à la formation de notre jeunesse», exprime-t-il.
Adama COULIBALY