De Bamako, Macky Sall a décrété trois jours de deuil national, du lundi au mercredi, en mémoire aux victimes maliennes de l’attaque meurtrière de jeudi. Une décision prise de concert avec ses homologues de la Guinée et de la Mauritanie.
En mémoire aux victimes de l’attaque l’hôtel Radisson de Bamako ayant fait plus de 20 morts, le Sénégal va observer trois jours de deuil national, à partir de ce jour. C’est l’annonce faite par le Président Macky Sall, lors d’une conférence de presse commune avec son homologue malien, Ibrahim Boubacar Keïta. Selon le site d’informations maliactu.net, il a annoncé que le Sénégal, la Guinée et la Mauritanie, tous voisins du Mali, observeront trois jours de deuil national, en même temps que les Maliens, du lundi au mercredi. Le chef de l’Etat a aussi informé que cette décision a été prise en concertation avec les présidents guinéen, Alpha Condé, et mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz.
Devant le tollé soulevé par sa position sur le voile intégral, décliné lors du Forum de Dakar, le président de la République a mis de l’eau dans son vin. Il a reprécisé sa pensée, depuis Bamako où il se trouve. En visite dans la capitale malienne, Macky Sall a affirmé, hier, qu’il n’y avait, pour l’instant, «aucune interdiction du voile intégral» dans son pays. «Pour le moment, il n’y a aucune interdiction du voile intégral au Sénégal. Il y a eu beaucoup de confusion dans les médias», rapporte l’Afp, ainsi que Macky Sall l’a indiqué lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue malien, Ibrahim Boubacar Keïta. C’était à l’issue d’une visite de quelques heures pour manifester son soutien au Mali, deux jours après l’attaque sanglante contre un l’hôtel Radisson.
Macky reprécise sa pensée
«J’ai eu à donner une position et j’avais justement posé la problématique du voile intégral. Nous ne parlons pas du voile, parce que le voile ne pose aucun problème. Mais lorsque son port ne permet pas l’identification de la personne, lorsqu’on ne sait pas ce que la personne porte, il y a un problème de sécurité publique. Donc, la question n’est pas religieuse. Il ne faut pas l’analyser sous l’angle religieux, il faut l’analyser sous l’angle sécuritaire», a affirmé Macky Sall dimanche à Bamako. Pour le chef de l’Etat, «au moment où les gens posent des bombes et font sauter toutes sortes d’engins, il ne doit pas être permis un accoutrement, quel qu’il soit, qui puisse permettre de camoufler des armes ou des explosifs». «La question est posée, elle va être traitée au niveau de la Cedeao et le Sénégal, en fonction des mesures qui seront prises, devra s’y conformer», a-t-il ajouté, sans fournir de calendrier, selon toujours l’Afp.
S’agit-il d’une reculade après l’annonce spectaculaire de l’interdiction du port du voile intégral ? Ou tout simplement une volonté de repréciser sa pensée face au tollé suscité par sa position devant une recommandation divine? Difficile d’y répondre avec certitude. La seule constante est que c’est le 10 novembre, lors du Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique, que le président Sall a appelé les pays africains à promouvoir un «Islam tolérant» et dénoncé le port du voile intégral. Revenant sur ce discours prononcé le 16 novembre dernier, le ministre de l’Intérieur, Abdoulaye Daouda Diallo, a estimé qu’il ne s’agissait pas d’une question de religion. Mais plutôt de sécurité nationale, sans toutefois formellement parler d’interdiction du voile intégral dans son pays.