Après trois jours de projection dans les quartiers (Médina, Grand-Yoff, Goethe Institut et Université de Dakar), le festival du film écologique et de la protection de la nature a récompensé quatre documentaires. Hier à la clôture au Goethe institut de Dakar, le jury présidé par l’enseignant-chercheur à l’Ensa de l’université de Thiès, Ibrahima Diédhiou, a attribué le prix du meilleur film sénégalais sur la protection de l’environnement à La Brèche du réalisateur Abdoul Aziz Cissé.
Pour le jury, ce film est poignant et «ses images se passent de commentaire et surtout montre l’action néfaste de l’homme sur l’environnement». La brèche, réalisée en 2007, rend compte des conséquences de l’ouverture d’un canal de huit mètres sur la Langue de Barbarie pour protéger en 2003, la ville de Saint-Louis des inondations récurrentes. Malheureusement, la mer est entrée par cette brèche pour envahir la lagune du delta du fleuve Sénégal. Aujourd’hui les populations sont menacées. A côté de ce film, deux autres ont été récompensés. Il s’agit de Djouji, le paradis des oiseaux migrateurs du Sénégalais Pape Moctar Sélane qui a obtenu le prix du meilleur film sur la protection de la nature. Il a aussi Cotton dreams, un film indien pour le prix du meilleur film du futur. Le jury composé entre autres de professeur de cinéma, de journaliste-critique de cinéma a apprécié la qualité plastique et esthétique de ces films au-delà des questions environnementales abordées. Un prix spécial de la coopération internationale allemande-suisse a été décerné au cinéaste suisse David Syz pour son film La Faim. Ce dernier a estimé hier être «impressionné par les jeunes de la Médina venus voir les films qui traitent des problématiques de leur futur». Le directeur de la cinématographie, Hugues Diaz a exprimé son souhait de voir ces films récompensés projetés dans les centres culturels régionaux. Le recteur de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, présent à cette clôture a souligné l’importance de l’image. Malheureusement dit-il, «la dissertation par la caméra n’est pas suffisamment valorisée». Selon lui, l’Ucad travaille sur un documentaire sur la technique zéro énergie avec la récupération des pneus mélangés avec du ciment pour en faire des tables et des chaises. Ceci se fait avec l’Institut des métiers de l’environnement et de l’écologie. Selon le professeur Maguèye Kassé, Future film festival ne se limitera pas à cette première édition.
Fatou K. SENE