Si le Gouvernement continue de verser dans le dilatoire en ne respectant pas ses engagements, le Grand cadre promet de descendre sur le terrain de la lutte syndicale. Et cette menace de radicalisation sera matérialisée par le dépôt d’un préavis de grève, dès janvier 2016. Le Grand cadre des syndicats d’enseignants compte déterrer la hache de guerre, en début d’année prochaine. Les camarades de Mamadou Lamine Dianté protestent encore contre le non-respect des accords signés avec le Gouvernement. Joint par téléphone, le Coordonnateur de cette coalition de syndicats d’enseignants affirme qu’ils comptent déposer un préavis de grève, dès le début du mois de janvier.
«Le président de la République, lors de sa rencontre avec les acteurs de l’Education, avait dit qu’avant fin décembre la situation se décantera. Nous attendons. Maintenant, la plateforme revendicative du Grand cadre finira en décembre prochain, il renouvellera son bureau en début d’année. Sa première mission, c’est de déposer un préavis de grève dans la foulée de son installation», affirme Mamadou Lamine Dianté. Il ajoute que ce dépôt fait suite au dilatoire du Gouvernement à respecter la signature du protocole d’accord signé, en février 2014, par les différents ministères concernés. En effet, au niveau du ministère de l’Education nationale, les syndicalistes déplorent les dysfonctionnements de la mise en place des personnels enseignants. Cela est d’autant plus caractérisé que dans les académies et dans les Inspections d’éducation et de formation (Ief), ils notent un «redéploiement intempestif d’enseignants». Au département de la Fonction publique, Mamadou Lamine Dianté souligne qu’ils n’ont pas encore assisté à l’intégration de nouveaux enseignants. Pis, il ajoute que depuis des mois, «aucun n’acte de validation n’a été sorti par ce ministère». A cet effet, la plénière du Grand cadre constate que cela est une fuite en avant orchestrée par les services de Mme le ministre Viviane Bampassy, en vue de bloquer la carrière des enseignants. Pour sa part, le ministère de l’Economie et des Finances en a pris aussi pour son grande. Le Coordonnateur du Grand cadre dénonce les lenteurs notées dans la mise en solde de leurs nouveaux collègues. Il affirme que jusque-là, seuls 101 enseignants ont connu des réponses satisfaisantes sur des milliers. Il poursuit que ce qui est déplorable dans tout cela, sur les 7 000 dossiers, le Gouvernement n’a eu à traiter que 107. En revanche, le Grand cadre qui a tenu, avant-hier, sa plénière a constaté que depuis l’ouverture des classes, les cours démarrent normalement, à l’exception du Lycée Limamoulaye de Guédiawaye. Dans cet établissement scolaire, le constat est qu’un enseignant a fait l’objet d’une agression, ce qui a paralysé le fonctionnement normal des cours. Et il en est de même pour le Centre régional de formation professionnelle des femmes de Saint-Louis, paralysé par la nomination contestée de la directrice, laquelle a été l’œuvre du ministre de la Formation professionnelle. Mamadou GACKO