Le styliste El Hadji Anne vante le secteur de l’habillement La lutte contre le chômage des jeunes ne laisse pas indifférent certains stylistes. Ces derniers estiment que le secteur peut contribuer à la création d’emplois pour les jeunes. El Hadji Anne fait partie de ceux qui croient dur comme fer que le monde du stylisme peut largement accompagner les Etats à lutter efficacement contre la précarité au sein de la jeunesse. Styliste de son état et exerçant au pays de Yaya Jammeh, la Gambie, El Hadji Anne, un jeune sénégalais, invite l’Etat à former des jeunes dans ce domaine afin de leur permettre de créer des unités de production.
Celles-ci permettront par la suite de créer des milliers d’emplois à travers le pays. Selon lui, le secteur de l’habillement est loin de connaître la crise qui frappe les autres secteurs de l’économie nationale. «C’est un secteur porteur d’emplois. Il peut aider beaucoup de jeunes à décrocher un emploi», explique ce spécialiste de la broderie. Cependant, le dépositaire du label Elzo-collection relève que le secteur ne peut être créateur d’emplois sans l’aide des Etats, des hommes et des femmes d’affaires. Ainsi, El Hadji Anne renseigne qu’il est nécessaire que cette catégorie s’intéresse davantage à la couture et aux métiers de l’habillement. «On ne peut pas sortir de la maison sans s’habiller. On peut ne pas manger le matin ; mais on est obligé de s’habiller. Celui qui croit en cela et y investit, s’en sortira», souligne celui qui a remporté les Ciseaux d’or en 2005. En outre, El Hadji Anne révèle que beaucoup reste à faire dans ce secteur, notamment dans la formation. Pour le styliste, les acteurs doivent davantage travailler à professionnaliser le secteur de l’habillement. «Il faut que le niveau des formateurs soit relevé. C’est vrai qu’au Sénégal, nous avons de grands créateurs de mode. Mais, il y en a certains qui confondent créateur et formateur. Et, c’est le principal problème. Parce que pour former, il faut d’abord recevoir une formation des formateurs», confie El Hadji Anne. Celui qui a été formé en Algérie n’a pas que des remarques sur l’amélioration du secteur de l’habillement. En effet, El Hadji Anne ambitionne d’ouvrir une unité de production à Dakar. Cela, argue-t-il, dans l’optique d’accompagner les jeunes n’ayant pas une formation adéquate. «Les Sénégalais sont des professionnels dans le secteur de la mode. Partout, ils représentent bien le Sénégal. C’est vrai que la mode peut être différent d’un pays à un autre. Mais partout, on s’adapte. Il faut une bonne réorganisation juste et équitable pour faire du Sénégal une plaque tournante de la mode africaine», soutient-il. A l’en croire, en Gambie, ce sont les Sénégalais qui mènent la danse dans le secteur du stylisme. Pourtant, dit-il, les Gambiens ne manquent pas d’ambitions pour le secteur de la mode.
Adama COULIBALY