Deux semaines après avoir reçu une amende record de 5,2 milliards de dollars, la sanction est tombée : Sifiso Dabengwa, CEO de MTN depuis 2011, démissionne avec effet immédiat. La pénalité avait été infligée au groupe sud africain de télécoms le 26 octobre pour avoir failli à la déconnexion au Nigeria, son plus gros marché avant l’Afrique du Sud, des puces téléphoniques dont les propriétaires n’étaient pas correctement identifiés.
L’amende, au sujet de laquelle des discussions intenses sont en cours, représente 1,3 fois le chiffre d’affaires de MTN dans le pays. Sifiso Dabengwa paye sans doute aussi un gros problème de communication autour de l’amende nigériane : les autorités boursières de Johannesburg, où MTN est coté, ont en effet décidé de mener une enquête sur le caractère possiblement tardif de l’annonce du 26 octobre, malgré ses conséquences dévastatrices pour le groupe. Sifiso Dabengwa sera remplacé par le président non-exécutif du conseil d’administration Phuthuma Nhleko pendant une période qui n’excédera pas six mois. Cotée à Johannesburg, le cours de MTN a fortement chuté, perdant 17 % en cinq jours la semaine dernière et obligeant les autorités boursières a suspendre momentanément le titre. Année difficile 2015 est une année particulièrement difficile pour l’opérateur qui a également connu une importante grève en Afrique du Sud. Ce mouvement social inédit a duré deux mois et pris fin mi-juillet obligeant également Ahmad Farroukh, directeur général de la filiale, l’un des barons du groupe, à démissionner. Par ailleurs, l’opérateur a été épinglé début octobre par la presse sud africaine pour ses montages fiscaux lui permettant de transférer des revenus vers Maurice et Dubaï notamment.