Un détournement présumé de 800 millions pollue l’atmosphère à la mairie de Rufisque. Deux camps se dressent : celui de l’ex-maire Badara Mamaya Sène et les partisans de l’édile, Daouda Niang. C’est par une série de déballages et de refus de vote que l’année a débuté à Rufisque. Depuis une semaine, la vieille ville vit comme à l’ancienne époque où la politique alimente l’actualité. Cette fois, c’est le vote du compte administratif de la vieille ville qui alimente l’actualité. Mercredi dernier, à la salle des fêtes, le Conseil municipal s’est réuni pour voter deux comptes administratifs couvrant respectivement la période du 1er janvier au 31 juillet 2014 et celle allant du 1er août au 31 octobre 2014.
Ce qui a le plus retenu l’attention, c’est le temps consacré au premier compte décrivant l’exercice du maire sortant. A l’issue du vote, les conseillers ont rejeté le compte administratif de l’équipe de Badara Mamaya Séne. Ce qui a irrité ces derniers et ses amis qui ont pris pour insulte, le rejet du compte administratif. Dans le rapport présenté aux conseillers, il est mentionné que le budget primitif 2014 de Rufisque au 31 juillet, s’équilibrait en recettes et en dépenses à la somme de sept milliards 332 millions Frs Cfa dont six milliards en fonctionnement et un milliard en investissement. Mais, le même rapport signé par le maire Daouda Niang, note, cependant, des impairs. En effet, les recettes de fonctionnement recouvrées au 31 juillet sont à hauteur de 36,88 %. Tandis que pour les recettes d’investissement, elles sont de 21,01 %. Pendant ce temps, les dépenses de fonctionnement au 31 juillet 2014 ont été exécutées à hauteur de 49,03 % et les dépenses d’investissement exécutées à un niveau de 20,25 %. Du coup, la différence entre les recettes de fonctionnement recouvrées et les dépenses de fonctionnement exécutées au 31 juillet 2014, fait état d’un déficit de fonctionnement de 736 millions. Alors que le résultat d’investissement est excédentaire de plus de neuf millions. Ainsi, selon le rapport présenté par le maire, le cumul des résultats de fonctionnement et d’investissement de la gestion 2014 au 31 juillet, donne le résultat global de l’exercice 2014, arrêté à cette date. Ce résultat correspond à un déficit de 726 millions. En l’absence de l’ancien maire de Rufisque, la direction de l’Alliance pour la République et la citoyenneté (Arc) estime que la nouvelle équipe se trompe de priorités. «Ce qui est considéré comme déficit, par certains collaborateurs de l’actuel maire, n’est rien d’autre qu’une avance de trésorerie que peut solliciter tout administrateur de crédit», dit Meïssa Ndiaye Bèye, ancien 1er adjoint du maire et porte-parole de l’Arc. C’était lors d’une conférence de presse organisée dans leurs locaux. Les camarades de Mamaya accusent la nouvelle équipe d’avoir privilégié les voyages et des dépenses de prestige. «40 millions de francs pour des voyages de prestige, 40 millions de carburant pour 5 mois, 97 millions pour aide tabaski, les contingences et participations (chapitre 210) avec 100 millions inscrits et complètement épuisés. 2 milliards 8 millions 187 mille francs».
Najib SAGNA