Les partis politiques qui composent l’opposition à l’Assemblée nationale sont décidés à se battre pour que le groupe parlementaire des Libéraux et démocrates ne tombe pas dans l’escarcelle de Modou Diagna Fada au détriment de Aïda Mbodj. Mamadou Diop Decroix et Cie qui qualifient la reconnaissance du groupe de Fada de «forfaiture» envisagent d’investir la place Sowéto si la bande à Oumar Sarr n’est pas réhabilitée.
L’opposition ne compte pas fléchir dans son combat pour réhabiliter le groupe parlementaire des Libéraux et démocrates avec comme président Aïda Mbodj. En conférence de presse, hier, les partis politiques Pds, Rewmi, Aj/Pads, Ucs de Abdoulaye Baldé, Fsd/bj de Cheikh Bamba Dièye et Bokk Guis Guis de Pape Diop réunis dans une coalition dénommée Cadre de concertation de l’opposition (Cco), ont souligné qu’ils vont se battre jusqu’à la reconnaissance du groupe d’Aïda Mbodj au détriment de Modou Diagne Fada. Le coordonnateur de ce Cadre, Mamadou Diop Decroix affirme qu’ils n’excluent pas d’investir la rue si le groupe de Fada est maintenu et qu’ils sont prêts à y laisser leur vie. «Cette forfaiture ne passera pas. Si le groupe d’Aïda Mbodj n’est pas reconnu, aucun autre groupe ne sera reconnu. Nous nous opposerons à l’Assemblée nationale et dans la rue. Nous allons occuper la place Sowéto. C’est au régime de Macky Sall de prendre sa responsabilité. Nous sommes prêts, si les députés doivent aller en prison, ils iront, s’ils doivent mourir ou être blessés, ils le seront», avertit Diop Decroix. Ne s’arrêtant pas en si bon, chemin, le leader d’Aj ajoute : «Si la loi et violée il ne reste qu’à s’opposer physiquement. Avec le régime de Macky Sall, c’est la culture du viol de la loi qui est érigée en règle».
Lui emboîtant le pas, le vice-président du parti Rewmi, Déthié Fall affirme qu’ils sont déterminés pour le rétablissement de l’Etat de droit. «Tant que cette forfaiture n’est pas réparée, nous nous opposerons par tous les moyens à toute tenue de quelque séance que ce soit au Parlement et des actions seront menées sur le terrain politique à cet effet», dit-il. Le représentant d’Idrissa Seck à cette conférence de presse, indique que le débat sur le groupe parlementaire ne saurait donc porter sur qui a le droit de déposer la liste d’un groupe. «Dans toutes les Assemblées démocratiques du monde, le parti politique ou la coalition politique qui présente ses listes de candidats aux élections, il est aussi celui-là qui organise ses élus et qui les dispose à sa convenance au sein du parlement», argumente-t-il.
Revenant sur la polémique qui entoure le dépôt des listes du Pds aux noms identiques, le Coordonnateur de ce parti, Oumar Sarr tente de rétablir la vérité. «Si on dit que je ne suis pas habilité à déposer les listes c’est faux. En 2012, j’ai déposé la déclaration du groupe des Libéraux et démocrates. En 2015, de la même manière j’ai déposé les modifications apportées à ce groupe. Et pourtant c’est le même règlement intérieur symbolisé par l’article 20, il n’a pas changé entre temps. Comment peut-on l’accepter en 2012 et ne l’a pas accepté en 2015 ?», s’interroge-t-il. Oumar Sarr ajoute que ces modifications sont caractérisées par l’adhésion à leur groupe de neuf députés dont six de Rewmi, deux de Ucs et un de Bokk Guis Guis. Il affirme aussi qu’ils ne vont pas accepter que Modou Diagne Fada s’appuie sur leurs signatures qu’il «a falsifiées» pour avoir un groupe parlementaire. Ainsi, il a confirmé la plainte qu’ils ont déposée contre le leader des réformateurs du Pds auprès du procureur.