Associated Press a revu à la hausse le bilan de la bousculade meurtrière de La Mecque, fin septembre, annonçant la mort de plus de 2 000 pèlerins. Un chiffre loin de 769 morts officiellement annoncés par le royaume saoudien.
La bousculade du 24 septembre dernier à La Mecque est la plus meurtrière de l’histoire du pèlerinage. C’est désormais la seule certitude un mois après la catastrophe tant les bilans sont divergents. L’Agence France Presse dénombre 1 849 morts, Associated Press 2 121 et l’Arabie saoudite, elle, reste sur son bilan de 769 pèlerins tués et 934 blessés. Les agences de presse se basent des chiffres fournis par 30 pays dont des ressortissants se trouvaient à La Mecque le jour de la bousculade. Parmi les pays les plus durement touchés, l’Iran compte 465 ressortissants, suivi du Nigeria avec 199 pèlerins décédés, et le Mali avec 198, a détaillé l’AFP lundi 19 août en début d’après-midi. Des chiffres qui pourraient être revus à la hausse : le Mali a notamment affirmé être sans nouvelle de 300 de ses ressortissants. L’agence américaine Associated Press, qui a annoncé 2 121 morts, précise qu’il s’agit du décompte calculé grâce aux bilans donnés officiellement par 30 des 180 pays dont des ressortissants étaient présents à La Mecque. Des bousculades endeuillent régulièrement le Hadj, à La Mecque. En 1990, 1 426 personnes avaient ainsi trouvé la mort.
L’Arabie saoudite a été vivement critiquée pour l’organisation du hajj notamment de la part de l’Iran, son grand rival chiite. Téhéran affirme d’ailleurs que le bilan total de la bousculade dépasserait les 4 700 morts, le pays n’avance cependant aucune preuve de ces chiffres. Dimanche soir, le prince héritier saoudien Mohammed ben Nayef a balayé les critiques d’un revers de la main en se disant «rassuré sur le déroulement de l’enquête en cours» et en poussant les membres de la commission d’enquête à «poursuivre leurs efforts pour déterminer les raisons de l’accident». Le roi saoudien, Salmane ben Abdelaziz al-Saoud, avait lui-même pris la parole le 12 octobre pour pointer du doigt une manœuvre politique de l’Iran. «Les déclarations irresponsables destinées à exploiter politiquement cet accident et à diviser le monde musulman sont sans effet sur le rôle, le devoir et l’énorme responsabilité du royaume saoudien à servir les pèlerins», avait-il déclaré en Conseil des ministres.
(france24.com)