Dans l’univers impitoyable du journalisme, être à la fois une voix écoutée et une plume respectée n’est pas donné à tout le monde. Autant dire que Christophe Boisbouvier est un oiseau rare. La voix, celle de l’interviewer pugnace du matin, est familière aux auditeurs de RFI depuis trois décennies. La plume, à la fois analytique et informée, est appréciée par les lecteurs de Jeune Afrique depuis douze ans.
À celui qui est devenu, sans l’avoir vraiment cherché, une quasi-institution du petit monde des journalistes africanistes, il manquait un livre, et ce Hollande l’Africain s’est imposé à lui comme une évidence. Une année d’enquête et d’écriture pour décrire la métamorphose d’un président sans aucune appétence initiale pour le continent et qui a fini par se convaincre que sans l’Afrique la France n’est qu’un nain politique. Le résultat est passionnant, souvent surprenant et riche d’une collection d’anecdotes graves et gourmandes, épicées comme un bon thieboudiène. Nous avons choisi de vous donner à lire ici deux épisodes méconnus de l’initiation africaine du futur président français narrés par Boisbouvier dans son livre : son stage algérien (1978) et son passage, dix-huit ans plus tard, au cabinet