Le président du groupe parlementaire du Pds à l’Assemblée nationale va certainement payer sa fronde. Le comité directeur a décidé de livrer Modou Diagne Fada à Abdoulaye Wade pour qu’il décide de son sort à l’hémicycle.
Le sort du député Modou Diagne à la tête du groupe parlementaire du Pds à l’Assemblée nationale est entre les mains d’Abdoulaye Wade, secrétaire général national. Le Comité directeur de ce parti qui s’est réuni hier, lui a en effet donné carte blanche pour décider du sort de Fada. «Le comité directeur a donné mandat au secrétaire général national, comme cela se faisait quand on était dans l’opposition, quand on était aux affaires et comme se fait depuis trois ans qu’à l’occasion de nouvellement des instances de l’Assemblée nationale que mandat lui soit donné de faire les choix nécessaires aussi bien pour la direction du groupe parlementaire que pour tous les postes concernant les militants du parti qui sont présents à l’Assemblée nationale», affirme Babacar Gaye, le porte-parole du Pds. «Cela, évidement pour l’intérêt du peuple sénégalais, mais aussi pour une coopération politique entre certains députés membres de l’opposition qui étaient des non inscrits», poursuit-il, ajoutant que toutes les structures du Pds ont approuvé le mandat qui a été donné au secrétaire général national pour qu’il nous fasse une proposition quant aux renouvellement des instances de l’Assemblée nationale.
Fada paie-t-il sa «fronde»? On se souvient qu’au mois de juin dernier, Modou Daigne Fada et d’autres responsables libéraux avaient initié un mémorandum pour exiger la réforme des structures du Pds. Une exigence vue comme une tentative de débarquer Abdoulaye Wade de la tête du parti.
Dans un autre registre, le comité directeur a répondu à Serigne Mbacké Ndiaye qui a dit avant-hier que si la traque se poursuit beaucoup de membres du Pds iront en prison. «Peut-être qu’il pense à sa propre personne, peut-être qu’il pense être dans une difficulté à justifier sa situation financière, ses biens immobiliers, mais nous ne nous reprochons rien. En tout cas, nous qui sommes au Pds, nous estimons que ce ne sont pas des propos qui nous engagent et qui ne nous ébranlent point. Demain il fera jour, de tout façon ceux qui ont franchi le rubicond trouveront les Sénégalais en face», dit-il.
Enfin, s’agissant de la bousculade de Mina qui a fait officiellement 54 morts, les libéraux «constatent, déplorent l’incapacité» du gouvernement à déterminer exactement le nombre de Sénégalais tués lors de la bousculade de Mina et exigent sa démission. «Le Pds condamne les errements du gouvernement et exige sa démission pour montrer, au moins, aux Sénégalais qu’ils sont sensibles à ce qui arrive aujourd’hui à notre peuple», explique le porte-parole du Pds.
Mais pour le Pds, «le plus choquant» pour la communauté nationale est que le gouvernement n’a pas pensé au départ que cette affaire aller être tellement sérieuse que cela nécessitait une prise en charge au plus haut niveau. Car d’après les libéraux, au moment où les Sénégalais mourraient ou étaient en train de mourir dans les hôpitaux d’Arabie Saoudite, les autorités, à commencer par le président de la République, accompagné de son ministre des Affaires étrangères plastronnaient dans les couloirs des Nations unies. «Ce drame n’a pas empêché pour autant, et le comité directeur le condamne, le président de la République de vouloir faire une récupération politique de l’arrivée victorieuse des Lionnes du basket, oubliant qu’il restait quelque chose à faire à Mina pour identifier les corps qui restaient mais surtout pour rassurer le peuple sénégalais quant à l’ampleur des dégâts», conclut Babacar Gaye.