Le prix Nobel de chimie 2015 a été attribué mercredi 7 octobre à Tomas Lindahl, Paul Modrich et Aziz Sancar pour leur étude de la réparation de l’ADN. Ces chercheurs suédois, américain et turco-américain ont plus précisément été récompensés pour leurs travaux sur “la boîte à outils des cellules” qui leur ont permis d’étudier la réparation d’un ADN dégradé et de trouver ainsi des applications dans les traitements contre le cancer.Comme l’explique le comité dans son communiqué, si notre ADN subi quotidiennement des agressions à cause des rayonnements UV et de nombreuses substances cancérigènes, ses molécules n’ont pas besoin de ces attaques extérieures pour êtres instables.
Chaque jour, notre génome – le matériel génétique codé au sein de notre ADN – subit en effet des milliers de changements spontanés quotidiennement et les cellules qui nous composent se multiplient des millions fois au risque de faire apparaître des défauts qui se transforment en cancers. La seule façon dont nous survivons à ce chamboulement permanent et que notre matériel génétique ne s’auto-détruit pas est qu’un groupe de molécules surveille constamment notre ADN et le répare. Ce sont ces mécanismes que les scientifiques ont en partie cartographié.Sancar, 69 ans, est né à Savur, petite ville du sud-est de la Turquie, au sein d’une famille modeste de huit enfants. Il aurait pu devenir footballeur professionnel, puisque l’équipe nationale juniors l’envisageait comme gardien de but, mais il avait décidé de se concentrer sur ses études. Il avait rejoint l’université du Texas à Dallas et enseigne aujourd’hui à celle de Chapel Hill (Caroline du Nord). Lindahl, 77 ans, a fait ses études dans son pays mais travaille aujourd’hui en Grande-Bretagne, au Francis Crick Institute de Londres et dans son laboratoire Clare Hall dans le Hertfordshire (sud-est). “C’était une surprise. Je sais qu’au fil des ans j’ai été envisagé pour le prix comme des centaines d’autres”, a-t-il déclaré, interrogé au téléphone par le jury. Modrich, né en 1946, qui a obtenu son doctorat à Stanford (Californie), travaille comme chercheur au Howard Hughes Medical Institute en banlieue de Washington, et est professeur de biochimie à l’université de Dunke (Caroline du Nord). Chacun obtient un tiers du prix doté de huit millions de couronnes suédoises (plus de 860.000 euros).