La position du journaliste dans le processus électoral a été rappelée, hier, lors de l’ouverture d’un atelier sur le rôle des médias dans le processus électoral. Selon les experts, la proclamation des résultats doit être encadrée et non interdite comme c’es le cas dans beaucoup de pays en Afrique.
La publication ou la proclamation des résultats sont des moments clés dans la vie démocratique d’une nation. La tâche de proclamation des verdicts ballote entre différents acteurs, selon les pays. Ce privilège peut revenir aux médias. Le rôle de ces derniers a, d’ailleurs, été posé, hier, au cours du débat, sur le rôle des médias dans le processus électoral en Afrique de l’Ouest. Selon les experts, la proclamation de résultats par les journalistes n’a besoin que d’être encadrée mais pas d’être interdite. Pour le directeur de publication du journal le Quotidien, Madiambal Diagne, le journaliste est en droit de donner l’information après une journée de suivi des élections. Pour le constitutionnaliste, Pr Ismaël Madior Fall, «la publication des résultats est déjà une réalité au Sénégal. Contrairement à des pays comme le Cap-Vert, au Sénégal, les médias font leurs pronostics dans les premières heures».
Le débat sur le rôle des médias dans la proclamation des résultats est posé dans la partie finale du processus électoral. Dans sa présentation, Ismaël Madior Fall a présenté les tendances électorales dans 15 pays qui ont participé à l’atelier sur le rôle des médias dans les processus électoraux en Afrique de l’Ouest. Selon M. Fall, les listes électorales continuent d’être la pomme de discorde entre les acteurs électoraux. Il relève également le coût élevé des élections financées avec les maigres ressources ou avec l’appui des bailleurs de fonds. A en croire M. Fall, la question du financement pose non seulement la problématique de la souveraineté mais devient un prétexte pour reporter les élections.
- Fall pose également la problématique des campagnes électorales financées parfois avec les moyens de l’Etat. Selon Madior Fall, l’argent n’est pas décisif. Et qu’il faut trouver un meilleur système de rationalisation des dépenses d’élection. La problématique du troisième mandat se pose également avec acuité.
Sur les progrès, il soutient qu’il y a un effort à rapprocher les bureaux de vote des électeurs et à avoir une carte électorale. Il y a également une baisse notoire des violences électorales. M. Fall met aussi en évidence les tendances vers l’acceptation des résultats, ainsi que l’effort de traiter les contentieux devant le juge.
Pour les experts du Bénin, les médias ont besoin d’être formés sur la couverture des contentieux électoraux. M. Fall rassure en ce sens que la Direction générale des élections est en train de réfléchir sur la gestion des contentieux électoraux à travers la réforme du code électoral.
Au sortir, Ismaïla Madior Fall propose l’idée de critères de convergence des pratiques électorales. Il propose l’élaboration d’un code électoral unique dans l’espace Cedeao et une harmonisation des normes standards en Afrique de l’Ouest.
Le chargé des médias à l’Oif, Tidiane Diokh rappelle que le journaliste est au début et à la fin du processus électoral. Et qu’il y a besoin d’être outillé dans le contexte actuel car plus de 16 élections doivent se tenir sur le continent entre 2014-2015. A en croire, M. Diokh, il n’y a pas d’élections libres sans médias libres.
Emile DASYLVA
(Stagiaire)