Faute d’accès à des soins adaptés, des millions de personnes dans le monde meurent encore d’un cancer qui aurait pu être soigné.
Selon une étude qui vient d’être publiée dans la revue The Lancet Oncology, des millions de personnes meurent chaque année d’un cancer curable, faute d’accès aux soins nécessaires.
“Sur les 15, 2 millions de nouveaux cas de cancer en 2015, plus de 80% des cas devront avoir recours à la chirurgie, certains même plusieurs fois. A l’horizon 2030, nous estimons que chaque année 45 millions de procédures chirurgicales seront nécessaires dans le monde entier pour soigner le cancer. Pourtant, moins de 25% des patients atteints de cancer dans le monde bénéficient aujourd’hui d’une chirurgie sécuritaire, abordable, ou réalisée en temps opportun” soulignent les auteurs de cette étude présentée lors du Congrès européen de cancérologie qui se tient actuellement à Vienne (Autriche).
Seul un malade sur deux a droit à la radiothérapie
Mais il n’y a pas que la chirurgie qui pêche. Beaucoup de traitements clé comme la radiothérapie, essentielle dans des cancers comme ceux du sein, de la prostate et du poumon, ne sont pas accessibles facilement. L’étude estime que seulement 40 à 60 % des 12 millions de malades du cancer qui pourraient en bénéficier ont eu droit à ce traitement.
“Aujourd’hui, le recours à la radiothérapie est particulièrement faible dans les pays à faibles revenus où il atteint à peine 10 %. Un chiffre encore nettement plus bas en Afrique où une quarantaine de pays ne disposent d’aucun appareil de ce type” soulignent les auteurs.
Or, d’après les calculs des scientifiques, l’équivalent de 27 millions d’années de vie pourraient être gagnées d’ici à 2035 si près de 100 milliards de dollars (soit 90 milliards d’euros) étaient investis dans des équipements de radiothérapie dans les années à venir.
“Nos messages clés sont destinés à de nombreux intervenants mondiaux, mais le message central est que pour offrir une chirurgie du cancer sûre, abordable et en temps opportun à tous, celle-ci doit être au cœur de la planification globale et nationale de lutte contre le cancer” concluent les auteurs.