Les millimètres de pluies enregistrés, hier, dans la capitale ont fait basculer plusieurs quartiers dans la hantise des eaux pluviales. Les zones situées en bas-fond ont été les plus touchées à cause du ruissellement. Dans l’ensemble, le refoulement des eaux usées issues des canalisations a davantage accentué la situation. Constat.
C’est la plus forte pluie à Dakar depuis le début de l’hivernage. Deux baromètres permettent d’en faire le constat : le niveau élevé de l’eau ayant envahi plusieurs habitations ainsi que les dégâts causés dans certains foyers. Selon les témoignages des populations, Dakar n’avait pas été confrontée à de si fortes précipitations, depuis le début de la saison des pluies. Au constat, plusieurs quartiers de la capitale ont subi les effets collatéraux des intempéries qui se sont signalées, hier, en début d’après-midi. C’est le cas notamment à Sacré-Cœur, Liberté 6, Grand-Yoff et ses environs, Castor, Front de terre, Derklé, Dieuppeul, entre autres.
Des maisons transformées en piscine, des voitures à moitié englouties dans les eaux pluviales… Un tel décor est visible dans certaines maisons situées à Liberté 6 Extension. Les jeunes du quartier se mobilisent pour faire évacuer les eaux pluviales qui ont fini par prendre en otage leurs domiciles. Secondée par sa petite fille, cette dame au pagne mal noué se met au travail. Elle dégage l’eau qui entre dans son appartement, à l’aide d’un balaie. Sans résultats. Efforts vains. L’eau entre plus qu’elle n’en fasse ressortir. «A Chaque saison des pluies, nous sommes confrontées à cette situation. Toutes les tentatives d’ériger des barrages ne résistent pas à l’eau de pluie. C’est une situation intenable que nous vivons depuis le début de la période des pluies», se lamente la belle et charmante Ndèye Binetou Camara, 37 ans, ménagère.
Non loin de sa maison, un boutiquer du quartier essore des serviettes, son frère fait usage d’un seau pour sortir l’eau qui a envahi leur lieu de commerce. «Nous n’avons jamais été confronté à de tels dégâts. Cela veut dire que cette pluie est la plus forte que notre quartier n’a jamais enregistré depuis le début des pluies de cette année», confie Lamarana Diallo, avec ses joues creuses qui signalent l’absence de plusieurs dents. Liberté-6 Extension reçoit les eaux de ruissellement de la Cité Aliou Sow, Scat-Urbam, Grand-Yoff et localités environnantes. Une situation qui augmente le niveau des eaux enregistrées.
Ruissellement, eaux usées
Sacré-Cœur 3, près du terrain de football. Des rues et ruelles sont envahies par les eaux. Même le lieu de sport de la zone n’a pas échappé au déferlement des eaux pluviales. «Nous sommes en période de Navétanes et notre Asc avait l’habitude d’effectuer ses entrainement ici. Mais avec cette pluie, elle va devoir observer une trêve pour une semaine au moins. C’est sûr que la pratique sportive va reprendre après la Tabaski», déclare Aly Kane, jeune sportif rencontré au détour d’une promenade dans le secteur. Ici, des maisons situées en bas-fond sont envahies par les eaux. Les populations peinent à les évacuer. Des matériels rudimentaires sont utilisés par les habitants de ce quartier pour évacuer les eaux pluviales qui se déversent en grande quantité, en provenance des zones situées en haute altitude.
Seulement, la souffrance des populations est, ici, accentuée par refoulement des canalisations qui peinent à évacuer les eaux usées. Les nombreuses sollicitations en direction de l’Office national d’assainissement du Sénégal (Onas) n’ont pas enregistré les résultats escomptés. «C’est à se demander si le rôle Onas est de s’occuper des eaux usées», peste le vieux Diagne surpris dans une discussion avec ses petits-fils devant sa maison à Castor. D’autres victimes de cette situation existent dans ce quartier situé près de Dieuppeul et Derklé.
Pape NDIAYE