Ça râle de tout bord dans les zones inondées des communes de Guinaw rails Nord et de Tivaouane Diack Sao. Et l’Etat, pour calmer les ardeurs des sinistrés, procède à une opération de charme par un ballet de ses dignitaires pour reloger, nourrir et promettre des lendemains meilleurs.
La colère est visible sur tous les regards croisés à Guinaw rails Nord. Les populations peinent à vaquer à leurs occupations à cause des eaux pluviales qui ont envahi la route de Poste Thiaroye et leurs maisons. Elles ont, à cet effet, rencontré la presse, hier, pour s’offusquer du manque de soutien de l’Etat, en référence aux pannes répétitives de la station de pompage de Thiaroye, réceptacle des eaux pluviales des autres communes limitrophes. Une situation qui n’est pas sans conséquences sur leur cadre de vie gagné en permanence par les eaux de pluie en cette période d’hivernage. A chaque fois que le ciel ouvre ses vannes, la chaussée est inondée au point que les eaux se déversent dans les habitations. Conséquence : le transport routier est au ralenti, les populations se rabattent sur des charrettes moyennant 200 francs pour se rendre à Poste Thiaroye avec un risque sanitaire élevé. Le pire se produit au moment du transport des passagers à la tombée de la nuit, puisque les populations, qui se préoccupent de leur sécurité, dénoncent les cas de vol que leur font subir les charretiers.
Ces populations, tourmentées, exigent ainsi des mesures urgentes comme la mise en place d’un système de pompage rapide pour l’évacuation des eaux dans les quartiers. Dans le long terme, elles appellent l’Etat à poursuivre les travaux d’assainissement et de canalisation de Guinaw rails Nord pour mettre fin aux inondations qui hantent leur sommeil.
Autre bassin de tension, ce sont les commerçants du marché Diamaguène et les habitants du quartier Samba Dramé de Diack Sao. Ces derniers sont très remontés contre leur mairesse, Fatou Bintou Ndiaye, et l’Etat pour leur manque d’assistance dans le contexte actuel des inondations qui donnent un sacré coup à toute l’économie locale.
Selon les commerçants, qui ont décidé de ne plus s’acquitter de la taxe municipale, «la mairesse Fatou Bintou Ndiaye n’a aucune considération à leur égard à part envoyer ses collecteurs récupérer des recettes». Sur place, la situation est pathétique. Les eaux pluviales forcent une cohabitation avec les installations électriques, en plus des eaux usées qui commencent à se mélanger avec les eaux pluviales.
Ce même sentiment d’inquiétude et de colère des vendeurs gagne nombre de populations du quartier Samba Dramé de Diack Sao. Aby Mbaye, habitante dudit quartier, ne se fait pas prier pour porter l’estocade : «Nous sommes déçus par Fatou Bintou Ndiaye qui était venue ici battre campagne pour nous demander nos voix. Et, aujourd’hui, qu’on vit dans des difficultés, elle se fait désirer».
Jointe au téléphone, la mairesse de Tivaouane Diack Sao, Fatou Bintou Ndiaye, nous a donné deux rendez-vous, qu’elle va manquer.
Ballet des autorités pour calmer la colère des sinistrés
Face à la colère de la banlieue, l’Etat joue aux sapeurs-pompiers. En effet, depuis vendredi dernier, c’est une valse d’autorités que l’on a remarquée dans ces zones. Objectif : calmer les ardeurs des sinistrés. Après le Premier ministre, qui est venu présider un forum sur l’emploi, d’autres autorités étatiques lui ont emboîté le pas. C’est le cas de Anta Sarr Diacko de la Déléguée générale à la solidarité nationale qui était en opération de charme chez les populations de Djidah Thiaroye Kao qui ont dû être relogées à l’école élémentaire Salif Ndongo pour leur remettre des vivres et une enveloppe d’un montant de cinq millions Fcfa.
Puis, ce fut le tour des ministres Mame Mbaye Niang et de Eva Marie Coll Seck de se rendre à Pikine-Est pour s’enquérir de la situation à l’école publique élémentaire «Ecole 08» et au quartier Wakhinane. Secrétaire d’Etat à l’Alphabétisation, Youssou Touré est aussi passé à l’école Salif Ndongo pour rendre visite aux familles sinistrées.