«La volonté du gouvernement de créer des emplois décents et durables est freinée par le manque de qualification des demandeurs d’emploi». La révélation est du ministre de la Jeunesse, de l’Emploi et de la Construction civique, Mame Mbaye Niang qui procédait à la clôture des vacances citoyennes 2015. Il soutient que le gouvernement cherche un emploi décent et durable pour les jeunes ayant la capacité de lire et d’écrire.
Le gouvernement compte s’appuyer sur la qualification des jeunes qu’il considère comme l’unique levier qui mène à l’emploi sécurisé. En effet, l’Etat veut articuler sa stratégie de lutte contre le chômage des jeunes autour d’une cohérence entre le développement des programmes d’apprentissage, de formation technique et professionnelle, la création d’emploi, la promotion de l’entrepreneuriat des jeunes, le renforcement des capacités des institutions sur le marché du travail et la mise en place d’un système d’information fiable. D’où la nécessité, selon le ministre de la Jeunesse, de l’Emploi et de la Construction citoyenne, Mame Mbaye Niang, d’aider les jeunes ayant un niveau acceptable, même étant sans qualification professionnelle, à trouver un emploi décent et durable.
D’après le ministre qui participait également à la cérémonie de clôture d’un camp de vacances de l’Association des élèves et étudiants musulmans du Sénégal (Aeems), près de 42% des jeunes demandeurs d’emploi sont dépourvus de toute qualification professionnelle. Une situation qui s’explique, selon M. Niang, par le fait qu’entre l’école élémentaire et l’université, plus de 310 mille jeunes abandonnent leur scolarisation. Et, poursuit-il, ces derniers sortent de l’enseignement sans avoir un diplôme professionnel et sans aucune qualification professionnelle.
Il ressort d’une étude de la Banque mondiale que 20% de la population active sont au chômage et que ce taux n’a pas changé depuis 2001. A Dakar, le taux d’emploi se situe à près de 31% et 27% dans les autres régions. Pis, 90% de la jeunesse active vit de métiers de subsistance, à savoir l’informel.
Ainsi, le ministre estime qu’il urge d’insérer ces jeunes dans la vie professionnelle. Il a, en outre, expliqué cet état de fait par un enseignement universitaire trop général. Pour Mame Mbaye Niang, l’enseignement dispensé dans les différentes universités du pays doit être fortement réformé afin de permettre à la jeunesse d’être opérationnelle sur le marché du travail après l’obtention d’un diplôme universitaire ou professionnel. A l’en croire, le système d’enseignement actuel ne permet aucunement aux jeunes diplômés d’être opérationnels sur le marché du travail. «La priorité du gouvernement est de trouver un emploi décent et durable aux jeunes qui ne sont pas qualifiés. Des jeunes qui ont quitté l’école en sachant juste lire et écrire», a indiqué le ministre. Qui, dans la même lancée, a annoncé que l’Etat compte construire au moins 17 lycées professionnels, deux nouvelles universités, dont l’une sera consacrée à l’enseignement professionnel notamment dans le domaine de l’agriculture. Tandis que, renseigne-t-il, la seconde université sera tournée exclusivement vers les technologies de l’information et de la communication. Au total, dit-il, l’Etat envisage de décaisser environ 120 milliards de francs Cfa pour la construction de deux complexes visant à augmenter la chance des jeunes d’obtenir un emploi sur le marché du travail.
Faisant le bilan de l’emploi des jeunes dans le pays, le ministre Mame Mbaye Niang a soutenu qu’il y a une nette amélioration des conditions de vie des jeunes. «Après avoir fait le tour du Sénégal, nous avons vu des gens qui sortent des difficultés, des personnes qui envisagent de créer des projets, qui ont débuté des choses extraordinaires. Nous avons aussi vu des jeunes porteurs de vrais projet de développement», s’est réjoui le ministre.
Adama COULIBALY