Le médicament antirétroviral Truvada, est efficace pour réduire les risques d’infection par le VIH des personnes séronégatives, rappellent les conclusions d’une étude publiée dans la revue médicale The Lancet.
Le médicament antirétroviral Truvada a été mis à l’épreuve par deux essais cliniques, l’étude britannique Proud et la française Hypergay. Les résultats de ces deux enquêtes confirment qu’il serait efficace pour réduire les risques d’infection par le VIH des personnes séronégatives. Il devrait être pris lors des rapports sexuels à risque.
L’étude PROUD menée en 2012 a porté sur 544 homosexuels non infectés mais qui avaient eu une relation non protégée au cours des 90 jours précédents. Seulement trois infections ont été observées dans le premier groupe, contre 20 dans le second groupe, soit une réduction relative du risque de l’ordre de 86%.”La réduction impressionnante des cas de VIH chez les personnes prenant une prophylaxie pré-exposition (ou PrEP), sans augmentation notable dans les autres infections sexuellement transmissibles, est rassurante sur le plan clinique et communautaire ainsi que pour tous les acteurs de la santé publique”, expliquent les auteurs de l’étude.
L’essai IPERGAY a testé auprès de 400 volontaires la prise de Truvada” à la demande”, uniquement au moment de l’exposition aux risques. Les résultats de l’étude ont révélé une différence d’incidence (nombre de nouveaux cas) significative entre les deux groupes avec une réduction très importante du risque d’infection par le VIH.
Stopper la contamination rapidement
En conséquence, l’Agence Nationale de Recherche sur le sida (ANRS) avait demandé à la ministre de la Santé Marisol Touraine d’accélérer le processus d’examen de notre demande de RTU (Recommandation temporaire d’utilisation). « L’accès au Truvada doit être garanti pour toutes celles et tous ceux qui en ont urgemment besoin » expliquait Bruno Spire, dans un communiqué.
“Les services de santé nationaux ont des contraintes financières mais ne peuvent pas ignorer les résultats de l’étude PROUD et Ypergay”, soulignent les auteurs de l’étude britannique. Si en France 13 millions de personnes sont traités par des antiviraux, chaque année, plus de 6000 nouvelles infections au VIH sont découvertes. Les personnes sont contaminées majoritairement par voie sexuelle. Les hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes (HSH) est un des groupes le plus exposé. Ils représentent 42 % des nouveaux cas. L’Institut National de veille sanitaire (INVS) estime que 30 000 à 40 000 personnes porteuses du VIH l’ignorent.