CHRONIQUE DE SIDY
Les féodaux avaient été alertés et prévenus contre leurs pratiques qui mettaient à l’écart une bonne frange de la population considérée comme inférieure et indésirable. Ceux-ci voulaient préserver une société dont ils seraient les maîtres absolus, les premiers et les seuls servis du gâteau. Pour lui accorder une place à leurs côtés, ils invitèrent Noé à chasser les affaiblis autour de lui, à se débarrasser d’eux. Ce que Noé refusa de faire. Considérant leur système discriminatoire, pas fiable, il les mettait en garde surtout contre la déification qu’ils érigeaient en mode et qui mettait en avant les idoles devenus des dieux. En effet, ces oppresseurs avaient actualisé les références historiques telles que Youd, Sûwa,Tâghût, Wadd, Yaghûth, Nsr etc. qu’ils ont transformées en des idoles avec qui ils communiquent outre-tombe. Pour réussir à asseoir ce système, ils ont laissé la routine persister tout en exaltant les sentiments. En les prévenant contre les fâcheuses conséquences que ce système allait entrainer, Néo s’attira leur colère. La patience de Noé qui continuait à prêcher a fait que sa mission a duré neuf siècles et demi durant lesquels il tentait de leur faire revenir à la raison. Il prenait tout son temps, espérant parvenir à les orienter. Mais peu de gens parmi les affaiblis avaient répondu à son appel. Nüh était devenu un paria, un marginal indexé et diabolisé par tous. Tous étaient convaincus que c’est un aliéné, un frustré, un incapable. Mais, Nüh finit par recevoir la révélation qui confirme son statut de messager de Dieu (Coran). Noé sut que sa patience avait fini par payer, la révélation le confirmait.
Noé n’attendit pas longtemps pour s’adresser au Maître absolu. Il implora Dieu d’éliminer ce peuple incrédule, et de n’épargner personne parmi les oppresseurs. Car, estimait-il, ils ne feraient que perpétuer leurs pratiques et détourner les autres. Il pria Dieu de l’épargner lui et sa famille ainsi que ceux qui ont cru à son message (Coran 11, 27… 30). Ses vœux ainsi formulés, Nüh commença à construire une ache qui allait être son point de repli, son bouclier, sa bouée de sauvetage. Une besogne qui ne laissa pas indifférent ses détracteurs. Plus il s’activait, davantage on se moquait de lui, se demandant par quel moyen il parviendrait à faire quelque chose de bon lui qui n’a que la science des prêches. Oppresseurs et arrogants frappaient par la curiosité, se confortaient dans la mesquinerie. Mais tout s’enchaina. Les crus commencèrent à monter, faisant déborder les océans, les mers, tout s’emplissait. Les terres furent englouties. Tous ce que l’homme avait bâti se retrouvait au fond des eaux. Les oppresseurs n’étaient pas seulement surpris, tout ce qu’ils avaient étaient en train d’être ravagés (Coran 32 … 40). Noé prépara son évacuation, prenant la peine de faire une sélection rigoureuse qui lui permettait d’avoir en chaque espèce un couple qui allait lui permettre de faire émerger un nouveau monde. Un autre recommencement. Ce qui se passait ne tenait compte d’aucune considération, ni parentale ni amicale. La femme et un enfant de Nüh qui avaient choisi l’autre camp allaient le savoir à leurs dépens. Son fils avait trouvé qu’il n’était judicieux de se réfugier sur un mont qu’il trouvait incapable de les préserver du déluge qui s’annonçait. S’apitoyant sur le sort de son fils, Néo va vainement implorer Dieu de le sauver. Son appel bien que persistant demeurait inaudible. Sa femme eut également le même sort, elle qui avait opté pour le camp des nantis, considérant son mari comme un irrationnel. Malgré ces absents de taille, l’arche prit départ. «Au nom du Tout-Puissant, par les attributs qui me sont conférés, je déclare le départ de l’arche », décrétait Nüh (Coran 40 … 48). Le monde venait d’être totalement chamboulé. Plus qu’un symbole, c’est la terre qui venait d’être renversée. L’arche s’éloigna progressivement pour aboutir à un mont appelé Jûdi.
Le pouvoir qui a été à la base de son évacuation va guider Noé à Jûdi. Mais, après l’anéantissant des oppresseurs marquant la fin de l’ère féodale, qu’adviendra-t-il ? Et comment ?
A lire chaque vendredi
Par Sidy Lamine NIASS
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