Malgré les considérables avancées médicales, les progrès scientifiques et le déploiement massif des médicaments antirétroviraux, près de 700 000 personnes sont décédées de maladies liées au Sida, cette même année. Des chiffres jugés trop importants et qui sont en deçà des objectifs fixés par l’ONUSIDA.
Parallèlement, l’Oms annonce que plus de 325 millions de personnes vivent aujourd’hui avec l’hépatite B ou C à travers le monde. Et le nouveau coronavirus n’est pas en reste. Actuellement, avec 40 millions de cas avérés et un million de décès, la Covid-19 secoue notre monde jusqu’à le déstabiliser, selon le Président Macky Sall. Lequel présidait, hier, l’ouverture de la 10ème Conférence internationale francophone dont le thème est : «VIH, Hépatites, santé sexuelle et Covid-19». Une rencontre qui devait se tenir cette année à Dakar mais finalement annulée à cause de la pandémie.
Selon les chiffres communiqués lors de cette rencontre virtuelle, en 2019, plus de 38 millions de personnes vivaient encore avec le VIH à travers le monde, dont plus de 1 million 800 mille enfants et plus de 1 million 700 mille nouvelles infections. Pour le président de la République, la Covid-19 a démontré que les maladies transcendent les frontières. Et les scientifiques et chercheurs ne l’avaient jamais ignoré. Quant au monde profane, il l’a violemment découvert. De son avis, les maladies pour lesquelles AFRAVIH se mobilise interpellent tout le monde. «Cette conférence connectée est une occasion de plus, pour vous, chercheurs, de montrer vos capacités de résilience face à ces maladies et de partager vos avancées en confrontant vos points de vue pour le bien-être des populations», indique-t-il. Pour le Président Sall, le Sénégal a toujours su tenir son rang parmi les leaders de la riposte au VIH en Afrique. Une riposte qui, à l’en croire, se fonde sur un triptyque vertueux que sont : la prévention, le traitement et la recherche. «Les efforts fournis par mon Gouvernement pour permettre l’accès gratuit aux traitements du VIH au plus grand nombre sont considérables. Il reste urgent, pour nous, de nous assurer que personne ne sera laissé sur le bord du chemin et que les populations les plus vulnérables seront protégées pour rompre la chaine de transmission du VIH. C’est le prix à payer pour mettre fin à l’épidémie du Sida. Nous savons aussi que c’est en soutenant la recherche, l’innovation et le talent que nous finirons par vaincre ces virus notamment le VIH, le virus d’hépatite ou du coronavirus», ajoute-t-il.
Sous-Directrice générale chargée du Groupe Relations extérieures à l’Oms, Michèle Boccoz rappelle les effets désastreux de la Covid-19 dans la riposte au VIH entraînant quelquefois des ruptures de stocks d’antirétroviraux dans certains pays. «Nous ne pouvons pas laisser des personnes mourir simplement parce qu’elles n’ont plus de moyens d’accéder aux soins qui les maintiendraient en vie», professe-t-elle.
Présidente de la conférence AFRAVIH 2020, Pr Ndèye Coumba TOURE KANE souligne que la 10ème édition s’inscrit dans un contexte particulier de crise sanitaire avec la pandémie de la Covid-19.
Il faut dire que, au cours de cette activité, beaucoup de questions seront évoquées. Les bilans de l’exécution de la stratégie des 90-90-90 promue par l’ONUSIDA et de l’appel de Bordeaux pour une meilleure prise en compte des hépatites virales par des politiques nouvelles, préventives et thérapeutiques seront partagés avec les différents participants. «La crise sanitaire liée à la Covid-19 s’est bien sûr invitée dans nos échanges. Son impact sur la lutte contre le VIH/sida, les comorbidités, la santé sexuelle, les hépatites ainsi que leurs liens avec les systèmes de santé efficients seront débattus. Cette pandémie de la Covid-19 et les confinements qu’elle a entraînés pourraient avoir un impact sur les services de santé et le VIH en particulier. Des données factuelles seront révélées», promet Pr Ndèye Coumba TOURE KANE.
Samba BARRY